En
toi.
I
D’avant en avant, et de
retour en retour, arrière et arrière, tout à dire et à faire, un sac, une
marotte, des paquets, des bagages, je suis écrasé de silence,
oh, un temps suspendu, oh,
une gloire éphémère, un éblouissement, un catalogue, tout tiens dans une main,
et tout est compté sur peu de doigts,
temps suspendu, doigts
écartés, tout tourne et je cerne et tu vires, tu viens à moi, et je te fuis, je
te cernes et tu me décourages, temps à voler et à rompre, à chaque carrefour
Hécate nous rencontre.
II
Nous y sommes et tout finit
en cris perdus, gratte et regratte et compose, amoureux malhabile, si tout est
convenu tout vient à point, ce point est sûr, je te perds à chaque carrefour, tour
armée et mains blanches, cœur ébloui et rires,
tout est posé à la hanche,
le panier, le linge et une chanson silencieuse, un sourire et des cris perdus,
tout est un risque et vient du cœur, une mémoire et une page à couvrir pour
dire les aventures, je te tiens et tu plais, et tu me perds à chaque
croisement, cœur tendu, cœur absent, et toujours tu décides et je t’abandonne à
chaque mouvement.
III
Il faut se comprendre et
toujours dire : un qui crie et l’autre se tait, sagesse et tremblement,
forêt profonde, une cabane et deux cœurs et toujours une croix, tout est
fardeau et gémissements, tu tires et tu tiens et tout te désespère, sur le
chemin, dans l’escalier,
il faut laisser le pas et s’attendre,
pour mordre, pour chérir, pour combler et compliquer les heures qui passent,
une dispute, silencieux duel au regard noir et journées blêmes sans étreintes,
cœur compté, cœur jaloux,
tout est en action et tout
tire et condamne, un regard, un sourire, franchement tout décide pour l’un et
pour l’autre, autant de volonté, autant de sacrifices, loin devant et perdu et
rageur, nécessité stupéfiante.
IV
Je t’aime et te hais et tu
aimes me sacrifier, cicatrices et caresses, tout est en transe, les murs, les
draps et l’horizon, cœur tendu et paroles aimables, tu tiens encore à finir et
je pense : qui doit partir le premier,
et l’autre sur le pas de la
porte, puis monter l’escalier, bois clair, cœur nettoyé, bois clair, ouvrage
permanent, chantier ouvert et surveillance, un souffle droit et un peu de
fraîcheur,
je retourne et tu me
décomposes, on entends au loin, au loin, le chœur entier des amoureux qui
chantent et disputent, tâches et tremblements, fureur et certitudes, ce certain
est complice.
V
Tout mord, dans
l’incertitude tu parles, je frémis, à chaque carrefour Hécate nous rencontre,
et je suis certain de la surprise, un monde sûr, un regard noir, et tout
reviens, d’avant, amoureux malhabile, tout mord, cœur composé, cœur compté, les
habitudes et la foi toute entière, je crois, je crois, je crois en toi.
Sans
point.
I
Je te dis, bien, et pose tes
questions, et donne du remord aux plus forts, aux plus beaux, une affaire de
rien, une affaire pour tout, pour te dire, bien, nous y sommes, à la raison, à
la déraison et qui partirai en premier, question posée sans point, une
interrogation, au sacrifice, cœur amoureux et langue sans détour, tu me perds
et je te gagne à chaque carrefour,
un air, une chanson et interroge
qui sera le premier, qui sera le dernier, est-tu la préférence, est-tu le
moindre mal, en avant si on regarde, on compte un peu plus, on soutient le
regard.
II
Le temps est à compter, pour
nous tout est mesuré, une question posée sans point, un avenir heureux encore,
je te crois, je te veux, tu poses toujours trop fort ton bras sur moi, toute
force est posée au revers et c’est à la ceinture que tout se dénouerait, une
illusion une aventure, tu cries, j’écoute et je ne m’effraie plus, ni de rien,
ni de toi, la déraison est envahissante, tu parles, tu brandis et le poing et
le temps,
et tout tu abandonnes et en
tout tu avances une forêt de noms, un étang de cailloux et de cendres posé,
temps suspendu, de bonheur tu environnes et ne rate jamais ta cible, ni mon
cœur, œil jaloux, voix qui tremble, tu écartes et je respire mieux et je suis
sur ton fond.
III
Tend la main et regarde, les
ombres ont fondu, le ciel est bleu d’azur, tu divagues et cherches sans cesse
des abris pour les tiens, les enfants à venir et pose la question, interroge
qui sera le premier, qui sera le dernier, et mort et vif, les enfants à venir
et les interrogations, sans point,
où est le ciel tremblant, où
sont nos heureux jours, tu renais, et joyeux tu relances le train et le destin,
on marche, on avance et tout au loin les yeux perdus, je suis seul à un
carrefour, les jambes désolées, le cœur en amertume, suis-je seul à poser les
interrogations sans point.
IV
Tu avances et je suis, et je
suis en partance, toujours derrière, et je relance ton allure et ton pas, et je
te dis au plus beau, bien nous sommes, question posée sans point et langue sans
détour, je crois que je te veux, ta force est posée pour l’aventure, un temps,
des cailloux, des idées de partage et tu finis toujours par porter à ma vie ton
cœur en déraison,
tu m’oublies à chaque
carrefour, pourtant les interrogations sans points, qui sera le premier, qui
sera le dernier et de quel temps vivrons-nous, c’est une histoire sans
craintes, tu divagues, tu poses pour moi chaque jour le soleil dans le ciel.
V
Un temps, ma vie et mes pas
sont posés pour les tiens, regard de tout puissant et fraîcheur d’aventure tu
relances et reviens plus fort, cœur amoureux.
I
Alors je te retrouve, paysan
perdu, en fuite, sous le sable, il y a des files de liens sombres, une
espérance et du renouveau, tout s’agite et tu reviens, paysan retrouvé, joie tranquille
et précision, on habite, on débite, on enjambe et je te cherche, et tu me
trouves sans cesse, en haut, en bas.
II
Dans la montée, il faut
changer encore une fois, paysan perdu, perdu et retrouvé, du rien au rien du
temps, sans cesse, toute éternité éternellement te compose, tu vas, tu viens et
tu présentes les cailloux, les herbes sèches, les fleurs fanées, tout ce qui a
cessé et tous nos pauvres morts de l’été, du temps chaud, pierres en équilibre,
tout déposé et tout brandi,
je pose au sol mes armes,
mes drapeaux et je plante là-haut ma flamme, soldat, soldat, tu épouvantes, et
où es-tu, je te cherche, tu ne réponds et tout au tout pénètre.
III
Toute confusion, toute
parole, tout secret, tu cherches et tu trouves des enfants perdus, sans parents,
sans ancêtres, un trouble, un inconnu et tout encore cela pénètre et fait
trembler, jambes hautes et cœurs serrés tu viens et tu retiens, petit, petit,
tu tournes et tu deviens un inconnu et tout semblable et tel encore au vent, au
vent,
à l’aube la nuit se meurt,
il faut entendre et comprendre, un avenir couché dans le fossé et des trous, et
du bois et un feu pour les jours froids, temps suspendu, petite plainte, petit
soldat couché au bord, et avant, sans importance, le temps viendra et il fera.
IV
Tout est en mélange, le
froid à venir, la chaleur et la pluie, il y a tout et tout encore, des corps
allongés au chemin, des yeux perdus dans l’ombre et des oiseaux, le cœur en
fête, cœur amoureux, charmante chose, saison perdue, paysan trouvé, je te
cherche et je t’appelle où donc es-tu, absent,
tout au temps console, le
souffle, la saison, les jours rompus et les souvenirs, tout en cascade, tout en
appels, tout à venir et tout froissé, herbe foulée, corps alangui et main molle
sur le coude et sur le genoux, pays perdu, tout on trouve, une éternité, des
figures, du temps perdu, des images, de la tourmente et du froid, de la
chaleur.
V
Tout est mêlé et chante, le
retour, lorsque l’enfant revient d’un long voyage, je t’appelle, absent, je
suis perdu et au coin, la vie abandonne, une éternité pour ne plus rien voir et
oublier le monde, tout s’éloigne, tout repart et la mer et les jours, pays de
souffrance et d’abandon allons, allons, et plus, et vite, un regard en avant,
tout chante,
tu es perdu et tu commences,
tu es un voleur et tu triches, paysan perdu et compagnon de misère, tu dors
encore et tu suivras ton chemin.
04 Août 2015.
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