samedi 16 septembre 2017

Sans titre II, 23 Juillet 2003.

Pour une conversation, je viens à toi, genoux ployés. La lumière fond, il fait beau ce matin. Sois tranquille et sage. La force transperce l’espace, un reflet vient de loin.

Des rouleaux de satin volent sur nos têtes. Les bras, les jambes se confondent, comme l’herbe que broutent les taureaux. Loin du monde qui nous réclame, ce travail nous tient hors d’haleine. Le plaisir que nous prenons se retourne, pour que la montagne dise cette rumeur qui fait un bel été. Je gémis, tu soupires, nous sommes bien mélangés.

Il y a une odeur étrange de cirque et de roussi, de chien errant dans les oliviers, de monde qui attend. La faim de l’autre nous prolonge. Dans le ciel noir, sous le balcon, les rossignols chantaient bien cette nuit. Des étoiles volent, vers toi, vers moi et vers ailleurs. Il faut dire toutes ces choses car le beau temps ne dure pas.

Mon cœur s’ouvre et tu forces la porte des tourments, un peu de sang au bout des doigts. La rosée nous aide, une odeur nous étonne, combien de fois beau menteur m’as tu accompagné. Le parfum dit que la montagne peut attendre, car nous grimpons un col blanc. Il faut nous servir des hiboux qui chantent l’aurore. La vie se rassemble dans le mélange, et fait exploser sa chaleur. Tout se noue, se dénoue et vacille, le marteau que tu harcèles chauffe comme à midi. Tout brûle trop et tu me tues.

Mon hibou noir, ma chouette blême, roucoule encore de plaisir. Ne crie pas, tout sommeille. Mon oiseleur, ma perle blanche, hirondelle, fier coucou, ma nuit d’Espagne, mon pied fleuri, mon citron de cailloux.

23 Juillet 2003.

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