mardi 19 septembre 2017

Sans titre III, 28 Juillet 2003.

Le goudron noir chauffe la rue. La fleur vient au monde dans le jardin et se souvient de la punition. Il fait lourd d’air marin, dans ce temps tout est dans la réserve. Les vieux dorment, les jeunes caressent ce matin. Le plaisir vient d’un autre âge, doucement, sans y croire et sans fracas. Il est fleuri d’une aurore que ne donne ni le rosier ni le bois. La terre est basse. Les regards coulent sur ce qui désole, rompent le fer sur les genoux. Il faut qu’un autre se souvienne, absent, présent dans la fureur, mort sans avoir chanté le matin qui filtre le soleil dans la rosace colorée au noir de l’été. Il est bon et rose sur la face, ce grand absent et présent, plein d’audace et de bruit, qui penche la nuit, les soirs d’escalade, de coups trop bas et trop tordus. Il est fin, loin du bel été, corseté par son courage de ruban et de sable chaud.

La honte, le regret et la hargne, l’inassouvi sont des voiles qui glissent sur la vie comme sur un canal. La lampe et ceux que j’ai vus dans l’âme du navire, reviennent au ventre chaud, au sommeil lourd, à la lumière qui penche et fait frémir. Le fil d’argent, la bouche sèche, le couteau dur le plus cassant, la barque et le râle, ont fermé la porte au battement d’un cil. La main berce un cœur qui se noyait dans l’escalier, le jour où la grêle a brisé les fleurs de cette terrasse, souvent brûlée à ce noircir. Il fait beau tous les Dimanche. Le fil rouge du baiser brûle le cœur qui penche vers un beau sourire et une bouche qui se cherchent. La fin est une délivrance, une liberté qui joue avec l’attente du soleil, du sable, de la musique et des barrières qui tombent sur la route, quand coule le goudron chauffé au noir de la bataille, au rouge du désir qui bât, au blanc de l’amour qui sauve cette fleur que l’on n’attendait pas.

28 Juillet 2003.

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