lundi 25 septembre 2017

Trois branches étranges se mêlent dans le ciel.


A l’horizon volent les chansons de colombes elles disent : « notre cœur est trop petit pour tant d’émotions ».

Ceux qui tuent, usent ces mots chargés de la simplicité d’un monde qui s’écroule et change pour une autre vérité. Ne plus entendre, tout perdre, admirer l’ivresse et fuir. Les sauvages gagnent le combat de la chance, le désespoir bat les rives du ruisseau. Les épis moissonnés lancent la fin du jour. La lèvre pendante, les amants se font remarquer. Il faut courir dans la boue pour que vive le trésor des anges, les frissons détachés au loin sur la mer. La vie commence et meurtrit les assoiffés, ceux que trop de joie et de peur noient dans la chute du jour.

Agonie du temps, le massacre commence.

Un lourd mensonge emporte des fous qui pensent le temps éternel, éternelle l’ardeur et que la fatigue se meurt. Il n’en revient pas des bavardages qui remplissent la rue, l’homme qui part chercher une avalanche de rois pour agiter ses pieds. Les amants perdus dans l’eau, font dire non et oui, à tout grain de raison, d’amour et de sanglot. Il n’en revient pas celui qui danse dans les fontaines du mal et de l’ennui, de son mauvais rebond, de son cou qui s’étrangle. Les grappes de safran coulent sur la plage et les pauvres perdus s’enchantent à voir pleurer.

La nuit enveloppe ces bourgeons moitiés morts, ces abolis de rien et de rien convaincus. Ils font dans la lune le projet d’un jour qui peut dire à l’oreille qui se penche : 
« écoute le bateau qui part vers l’océan ».

La raison s’empoisonne à suivre le carnage qu’on fait au nom de la volupté, le combat du fer contre la terre et le regret de la voix qui s’en va. Ils font à peine bien, à peine mal, les crocheteurs de lune ratissent, la ruine vient par où elle est attendue, la lame est enfoncée entre deux épaules et la plaie déjà est ravagée.

La vie coule comme naissent les incendies, le départ reporté sans cesse est un aveu. Le long chemin qui fait les belles victoires est parsemé du cadavre d’amis qui croyaient à la fureur de vivre, gardiens à présent de la vie qui avance.

11 Août 2003.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire