mercredi 27 septembre 2017

Un jeu, une excursion, un voyage.

L’horizon saisit toute la lumière, le soir qui vient berce les peines et l’effroi. La lune à peine ronde, on entend, le souffle retient l’autre et le regard perdu du plus petit des deux. Il est une chose froide et belle, qui traîne autour des enfants qui s’ennuient, un cheval mène des silences durs. Un genou sur la terre et l’autre au paradis.

Le repentir prive les oiseaux, les vipères, les loups de l’escale. Le jour éveille les clameurs de la vie, enferme la citadelle et le clocher qui luit dans le grand port de l’espoir. Conte de veille, la lune, le rocher, le cheval, le clocher, le loup, la citadelle, les enfants, la montagne, la vipère, l’effroi. Il faut pour ce cortège, du travail, de la vie et un large horizon. Le cœur qui s’effarouche ne croit pas en la vertu, la splendeur, la violence, qui étreignent un homme en entier. Une part de deuil et de partage dit tout bas ou tout haut ce qui fait chanter. Un diapason d’argent, une cloche, un cantique, le trouble qui émeut les enfants dans la nuit, parlent à leur oreille de don et de souffrance. La vie se faufile et se plie à la hauteur des yeux. Elle est plus belle et plus grande que le serpent qui mort un sein, que le marin qui laisse ce qu’il aime enchaîné au rocher. La marée monte et le soleil la suit.

Écoutez les condamnés à jouer sous le regard des martyrisés. Le beau, le fort, et les voiliers sont pour l’éternité un cortège d’étoiles, d’océans, de pays et de peurs que cache dans les forêts du monde la voix simple et tranquille des petits enfants qui veillent et qui protègent les monstres qui pleurent pour toujours le retour de la nuit. Ils sont ornés de drapeaux, de médailles les petits perdus dans la montagne et le ravin, ces enfants de la nuit et de la vie qui passe, ces polis, ces meurtris, ces chiens de traîneau. La vérité qui danse dans un sac écoule un peu de fantaisie sur leurs épaules nues que charge le poids des ans rayés du grand livre des mondes. Ils laissent les morts pleurer entre eux, à leur compte, pour préserver la vie de tout malheur. Le destin qui pousse sur les routes est un bon matelot, il prétend à nos cœurs, qu’il est rêve et joie. Complètement défait par une étreinte folle le corps dit le regret de n’avoir pas joué plus tôt.

La vie est un jeu, une excursion, un voyage.

12 Août 2003.







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