dimanche 2 septembre 2018

Comme un désert.


Ils frappent, les oiseaux chantent, le chantier est en marche, en déraison, en accrochage, en finition, en onde pures, en ondes calmes, en fraîcheur, et en sagesse.

La vie avance, et recommence, et sur le sable, une étendue pour les marelles, une grandeur de cirque, une espérance pour la gloire. Ils vont sortir et réclamer les palmes et supplier, pour recevoir l’or du sacrifice et boire le sang de la volupté. Où vont-ils donc, où allons-nous, et nous y sommes, et nous tirons les rames, les rideaux ouverts frémissent avant le partage, le reflet est absorbé, l’infini se cabre sur la mémoire, sur le champ, sur la certitude du vide, sur la construction, dans une nacelle, un silence, des rires. Ils sont venus et chantent, de l’hiver au printemps, à la volupté renaissante, l’ordre a conquis, la mer se renouvelle et remplit les paumes de sel et de pardon. Ils frappent et les oiseaux l’entendent, ils tournent sur le toit, le monde construit l’aventure, reprend la saison et entonne bien juste pour rire le chant de la nacelle en silence. Une assemblée debout, attend, une herbe bat au carreau le chant répété et naïf, des ancêtres sous l’arbre.

Ils se donnent et chantent et offrent en éclat, l’art de la séparation, le sobre du sucré, le gras du maigre. Ils sont pesants et fiers et pleins de sel et de souffre, les grands, les croyants, les plus éloignés de tout, les remplis de colère et de honte et d’angoisse, ils chantent sous les arbres et font des ronds sur l’eau, ils jettent au ciel les cailloux de marbre et de plâtre, les temples effondrés, les colonnes muettes, les paroles de joie, les mots de vérité, le spectacle trop fort de la sincérité, ils tournent sur eux même et griffent la lumière, ils se traînent si loin et offrent des regrets et déplacent l’air chaud d’un doigt, d’une main, d’un poing fermé et levé, vers le plus haut. Et l’on fait des cercles de plumes et des griffes et l’on se tire sur la peau. L’espérance et le remord déplacent l’air chaud sur la tranquillité, la vague des regrets se déroule sur terre, la communauté est une montée au ciel, en gloire, en panache, en exquise pudeur.

Le vent souffle frais sur la peau qui frise, le service est lancé, la gloire est entonnée, les croyants sont tendus, les autres sont ailleurs et ils disent tout bas un monde d’aventure, un désert, un pardon, un frisson, un arrachage, une franche malédiction, un entassement d’air sur la peau refroidie, une déraison de mots inutiles, un effroi, des sarcasmes et des horreurs perdues. Où vont-ils donc, où allons-nous, et nous y sommes, et nous tirons les rames, les rideaux sont ouverts et frémissent, la cloison est absente, le reflet est absorbé, l’infini se cabre sur la mémoire, sur le champ, sur la certitude du vide, sur la construction donnée et reprise, dans une nacelle, dans un silence, dans le rire et le froid. Ils sont venus et chantent, de l’hiver au printemps, à la volupté naissante, la mer se renouvelle, et remplit les paumes de sel et de pardon.

Ils frappent, les oiseaux les entendent, ils tournent sur le toit, le monde est en chantier et construit d’aventure et déformé de rire et repris. Ils entonnent, bien juste, le chant de la nacelle en silence, une assemblée attend, le chant répété et naïf, des ancêtres sous l’arbre, une herbe frappe au carreau. 


19 Avril 2007.




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