lundi 10 septembre 2018

Des cœurs simples.

Par qui est-on invité, comment se font les alliances, où se jouent les catastrophes, les colères, la majesté, les petitesses ? Il faut du nerf et de l’entrain, de la joie et du regard, lourd ou lointain, de la blancheur de haute lune. La mer est immense, le désir est levé, les immensités se rejoignent, il faut du précipice, du fond d’écume et des caresses.

Le vent en transe souffle sur la tête, il fonce et fonce dans le cœur, les choses sont rangées, et sur les étagères les lainages sont au tricot, les sols sont raclés, la lune brille sur le fond, sur le fond. Les choses sont en place, les cœurs s’éveillent et palpitent sur les étagères.

Le ménage est fait, et plus rien, plus rien, n’émeut, que la propreté. Le monde est posé au creux de la main, dans le panier, sur les étagères, dans l’escalier. Ils sont invités et changent toute chose sur l’étagère, sur le lit, sur la terrasse, sur le balcon, dans le jardin.

Par qui est-on invité, que sont les alliances, la poussière vole dans le soleil, sous la lumière. Sur l’étagère ils se frottent, se frottent et recommencent, ils sont invités et oublient les choses sur les étagères, leurs cœurs ont compris le sacrifice. Sur la rampe, ils ont du mal et rien n’avance, rien ne se fait, que voler la poussière du sol sur les murs, le soleil est ébloui, la revanche, le sermon, la cavalcade du haut en bas, volent, l’escalier grince et la poussière vole, ils sont invités et leurs cœurs se croisent dans la poussière, sur l’escalier, sur la rampe, dans le jardin.

Ils sont posés. L’attente entre la lumière et la poussière, l’attente de ce qui est plus haut, de ce qui est plus grand, de ce qui est plus fort, et puis ils se croisent et défont le lit, refont la poussière, défont les murs et retroussent les meubles, repoussent le linge dans les armoires, le linge sur les fils dans le jardin, dans le vent, dans la lumière, et sur les montagnes au loin, ils imaginent toujours être proches, du plus haut, de la perfection, et petits chiens, petits chats, petits oiseaux, ils font et défont le nid, le nid dans la cage, avec la peur du vide, le plafond pèse sur les épaules, sur la peau, la confusion est en place, la montagne, l’ardeur, le sacrifice, et la poussière vole, vole, les cœurs se rapprochent et ils sont dans le jour, le jour toujours, et tout simple, si simple. Ils ont rêvé de hautes montagnes, d’éblouissement, de soleil.

Par qui est-on invité, les cœurs se pressent entre les étagères, sur le rêve de montagnes dans le fond des paniers, les mûres seront cueillies et ils se poseront au bord de l’eau, dans la fatigue, les musiques en souvenir du soir, dans le silence et dans le cœur.

Ils se donnent et font la poussière, sur les étagères, sur le plat des os, dans l’entre temps, entre le soir et le jour, sur le fond, dans le fond, à fond, au fond, dans l’espoir et dans la repentance, l’affection. Les étagères brillent et portent les cœurs sur le coin de l’espérance, dans la vitesse et dans la confusion, et si tout était vrai ?

La réalité s’impose, ils dorment sur les étagères, et reprend à chaque instant l’hommage des cœurs qui soupirent. Il y a des efforts, des lenteurs, et du soulagement. Ils se sont invités et ont inventé une prière bien sérieuse, sur chaque étagère, repose une relique et la poussière vole, l’encens se répand et tourne. Par qui est-on invité, comment se font les alliances, ou se jouent les catastrophes, les prières montent des cœurs simples.

17 Juillet 2007.

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