mercredi 26 septembre 2018

Le chant vaincu.

Une aventure, des frissons nus, des erreurs tendres, tendu trop vite, trop loin, trop fort, il recommence et ne sait plus attendre, ne sait plus dire et plus parler et offrir encore moins. Un gros derrière, plein de taches, un frisson sur le cordon, la vérité est masquée dans les plis, la chair est grasse et lourde. Il faut fouetter les chats et connaître d’où vient le regard, le charme et les caresses sur la toile. En dessous, il y a la peau, il y a les larmes et les fenêtres. Le jour est là, la peau est souple, le dos est large, bien large, trop, la vigueur est encore prenante, à mettre, encore en place, en place et ardente.

Les os craquent, la peau est lourde et forte et les pieds se tordent, la bouche immense, immense. Le dos est comblé et perdu, sous le poids des anges, les germes de vie ont sauté, mûri, jailli, sous le tendon. Un rien trop dit, un effleurement sans entrave, il se frotte sur le flanc et commence et tord la bouche, et va, et vole, et revient sur les bleus de l’âme, les remords, les tensions. L’ardeur est vivante, mais le repos beaucoup plus long. Il faut entendre beaucoup plus de chansons, il faut tenir et plus encore inonder les yeux et fermer les bras, tendre une embuscade aux effrontés. Du gros derrière plein de taches, du frisson sur le cordon, la vie avance, et bat sur l’aile, et garnit les yeux et le cœur, et tourne sur la poitrine, sur le flanc griffé et mordu, sur les erreurs et les larmes.

Le chant vaincu, la fleur coupée, l’effet est fort, le temps est rude, il se compose à chaque instant et grandit dans ces aventures, il est à naître et à nourrir et à défendre sous la lune. Le temps est beau, le temps est fort, il chante comme sur le sable et il se donne et recommence et emporte entre les deux un peu beaucoup et puis passionnément. Le temps est beau, le temps est lourd, la chair est là, et frémissante, et reconnue, et soupesée, et prise en main, au cœur qui palpite et au doigt et par les évidences.

La vie s’en vient, la vie s’en va, les vagues montent et soulèvent et au cœur de la tempête le marin parfois se relâche et commence une autre partie, les extrêmes se touchent, et bout à bout. Et las et rompu et fidèle et perdu et recommençant, il est détendu dans la bourrasque. Le temps est long, le temps est court, la vie est souple et les fleurs dansent, la vérité est en voyage, il tourne sur la planche, le monde est plat, la mer est lente, les vagues montent et recommencent et il chute sur l’air et il décroche les étoiles, et bien perdu et bien trouvé et fleurissant et bien étrange et étendu sous le ciel, il épouvante les archanges et loin, et loin, bien loin, dans le visage, des aveux dans l’air sec et des serments sur la montagne, il a grimpé, il a mordu le fruit mûr, bien trop mûr et la peau souple et trop fraîche et trop luisante et toujours, toujours jeune et débordante.

Le temps est plus court et plus long et les échecs sont des délices, les fruits mûrs frottent et glissent et il commence et recommence et compose le monde et la vérité, de mensonges et d’évidences, il a gravi, il a grimpé et il se cherche et avance, la vie avance, les flancs sont nus et relavés et dépensés. La joue est lourde, et pleine, et les lèvres il contemple. Il avance et cherche encore, encore et pour longtemps seul, seul, la cadence est plus lente, plus pure, sans effort, les rayons chauffent et recommencent. Son monde tourne rond, tourne, tourne, tourne, la vérité est dans un panier, les raisins mûrs et poudrés, tachés de ciel et de mystère.

4 Août 2007.

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