dimanche 9 septembre 2018

Un sanglot au ciel bleu.

Pour se prendre et commencer et pour se perdre et s’empêcher et se tordre et s’envoyer sur le sol, dans l’air et dans le feu, vers les voiles et les boucles, les médailles et les épis et finir aux aurores dans le moment parfumé et sensible et entrevoir le salut sur la route.

Il y a dans l’air trop de chaud et d’angoisses et des fuseaux de blé et des paniers tremblants et des montagnes d’ombres folles, pour se prendre il rumine et attend et se calme dans l’air trop chaud et sans mouvement. En confiance dans le pas, le pied est tendu, et frotte le sol calme, pour se prendre à la suavité, l’allant, la souplesse et la fermeté, il croise au loin, le pied et l’ombre et mire des œufs et des fleurs de tendresse. L’esprit calme, et la fureur du ciel, croisent dans les parages, il accumule et reçoit par les yeux et le cœur et chauffe le tas de paille et les cailloux. La liberté, le naufrage, la retenue, il mêle toutes choses et pose à terre des offrandes pour rien et pour tous et pour lui même, il se libère des ardeurs et coule dans l’eau noire, ses serments avancent et repoussent l’ennui, la solitude est une affaire de raison.

Pour se prendre, toujours la raison avec la saison et le parage avec le ramage, les oiseaux visitent la contrée, les fleurs sur ce chemin éclosent une à une il n’y a pas plus de raison que de saison, la marche est lente et intense, le pied est tendu bien droit et se pose au sol entre les cailloux et l’éclat du bois calciné. Les images visitent une à une les maisons et les cœurs, et sondent les reins. L’intérieur est en transe, la vieillesse n’est pas calme, un rêve mêlé de jeunesse et d’ardeur, de fleurs sacrifiées, la folie sur terre noie les remords et les souvenirs tristes. Les voiles et les boucles et l’ardeur frémissent dans le vent avant l’orage et attendent le feu et la suite lente et profonde. Ils se retrouvent au bord et comptent les cailloux, sur le chemin de terre et de feu qui enlace les orteils et crible la peau de mouches et d’abeilles. Le pas est lent et lourd, le pied est tendu, la marche est intense, les orteils sont tordus et les lèvres gémissent, il y a une explosion, le corps est en vendange, grappes par grappes et feuilles déplacées et posées dans un panier sur la route qui avance, la vie est en morceaux, les oiseaux enchantent et le soleil troue les ramures, les petits se prennent pour des géants.

Le pied est tendu, posé et avance un pas sur un autre, le vieux corps avance sur terre, dans la poussière, dans la saison du chaud et du funeste. Ce chemin est terrible, la vie est affreuse, le corps est bien trop lourd, ses morceaux se comptent en jachère, la suite est pesante, les peines sont noires, il avance et renverse les rêves les plus beaux, la ferveur avance. La marche est terrible, les ordres posés et rendus sur le vif, le désir est sali, la bouche est en avance sur un baiser au sol, dans les éclats du bois calciné. Les mouches et les abeilles et la délivrance, il a tout mélangé et repris point par point, le souffle est court et juste, bien trop faible et sans charme, le pied est tendu et traîne des nuages de poussière, et de cris, des échardes dans la main. Il a rêvé d’aurore, de doigts de roses, de pied léger, le vieux marcheur avance et crache sur les ombres des remords et des vagues de sang sur les cailloux. Pour prendre, et commencer, et surtout se perdre, et empêcher et se tordre et envoyer un sanglot au ciel bleu.

16 Juillet 2007.

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