vendredi 12 janvier 2018

Il y a une odeur de raisin.



Il y a une odeur de raisin sous la planche qui se dérobe sans cesse au nez de qui déborde de passion. Il racle dans la cour, le sol de sable et de marbre tourbillonne sous le vent. De la douceur il se lamente, le soir entrouvre la porte de l’hiver et la raison fuit. Il est certain de prendre dans la manche une petite fleur de volupté, une saison de jaloux et de clarté. Il s’inquiète de voir venir sans trembler et debout de beaux enfants, innocence des aveugles  et des sourds qui mordent dans le creux de l’épaule et du torse. Les incollables déshabillent leurs affaires de grâce, dans le soir qui vient. Ils se reconnaissent dans la surprise qui leur fait dire encore, et qui les ressuscite.

Il se dérobe à peine celui qui vient de loin et qui chante l’Espagne sur son visage pâle, la pudeur définit l’outrage. La perle, les sillons, dans la candeur du rire des petites qui volent aux étals, les anciens se lamentent d’une erreur de pique et languissent dans les soirs de pluie. Ils rentrent dans l’oubli les rois de la vaillance, les sans peurs et sans âme qui mordent dans le sac et font tomber en plus dans la main des passantes des gerbes de fumée et des étés de peur. La violence du mot est une parenthèse qui se défait aussi dans la vie explosée, dans le regard sans fin, dans le renom sans faille, dans la vie espérée et le calme parfait. Il y a dans cette douce étreinte une heure de bonheur et des sourires sans pareils qui se défont.

Les orages dans la plaine trop sèche font écarter les chevaux qui mâchonnent. La danse chante en eux la vie qui recommence. Les éperons de cuivre des cavaliers qui passent, dans la chair des chevaux mordent gaiement et font saigner le cuir dans la lueur du premier matin. La violence du rire qui se gonfle affirme une peine évidente, un cœur à l’unisson d’un enfant qui pleure des cailloux. Savoir vraiment si la vie qui bouillonne est bien aussi étrange que la raison qui dort. Les vagues se détournent du corps perdu dans la brise de mer, les eaux salées détrempent le rire et le tapage. Il y a dans ce jour qui décline et qui dure une petite joie, le travail avance et dure dans l’espace le triomphe des mots qui posent pour toujours.
  
Les remous, les embruns, les vagues et les abris sous les grands arbres noirs unissent la fleur et le grand. Ils content aux absents l’épopée des enfants. Les beaux dimanche ils font des châteaux de sable et des rêves d’amour. Il y a dans cet air une odeur d’iode et d’ambre qui filtre le soleil et rompt avec la vie. La nature décolore la peau et grandit le désir. Les remontants du rosier se signalent et l’orage encore est absent. Les infidèles sont en attente et figurent là haut dans le regret de tout. Les nuages qui volent sur la tête décoiffent le front des visages dévoilés. La violence, ce but qui tourne sur lui-même affiche la passion dans l’ombre et danse avec les saisons. Ils sont sous les nuages et ne perdent pas leur temps.  
                                                                            
17 Août 2004.

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