vendredi 5 janvier 2018

Le vagabond.

Le vagabond sort du bois et déchiffre, est il heureux de voir ?


I

La fortune coule entre les doigts, la violence noue, la discipline entoure chaque point et fixe l’or de la résurrection. Entre les lignes, les mots signent la vertu. La liberté déchire la garniture, dérobe la raison, affaiblit le trait. Il y a dans l’œil une vague de ruban noir qui finit la figure. Il y a dans l’œil une perle de lune. Dans le rond dansent des libellules et des dentelles. Le soir attire le vouloir et le paraître dans la rampe, dans l’escalier, dans le parloir là où se disent les bêtises. Les mensonges et les serments brûlent la langue et le crâne, jettent dans le regard un peu de trouble et de frayeur. La vie est un visage de profil et de couteau qui tranche. L’attente de la plénitude attire le corps et défigure la voix.
II

Les rideaux cachent le talent, la facilité heurte le caractère. La lèvre blanche et remontée, le menton se fait dans le noir une parure de griffure. L’espérance, dans la maison sous les branches, dans le recul et dans la fin qui dit, moment perdu, voici le creux, voici la vague, voici le chef et la morale, le souci premier du devoir, de l’écriture et de la tête qui recule, la formule dans sa traduction, une fin de légende et un retour de carnaval dans la fêlure, sous la langue.
III

Les enfants blonds, de tisane et d’émoi finissent la sarabande, une prise, la tentation. Un visage dans le bain, revient dans la nature, se réjouit de la courbe sous la cendre. Sous le caillou du bord des rives, les arbres perdent la raison, et finissent les racines.

Les poissons, dans l’eau qui évapore, l’été toujours plus beau, toujours plus chaud.

Le passage de la liberté sur parole, du dire dans la volonté fait fleurir toutes les roses, les regards clairs et les froncés brunis sur la pente des sentiers. Feux follets de livres lus sur la corniche.
IV

Il y a dans ce paradis une espérance plus grande et plus ferme qui enchante les bienheureux qui déposent la famille dans la lucarne de l’oubli : la lunette à voir l’héritage, le pain béni, la vie en fleur, le sansonnet et le chardon. La pluie découpe le ciel, change et finit dans le tourbillon, la fuite est nécessaire, le trouble vient sous la tonnelle, le concert fini, héros sacrés. La langue de l’empire dans l’air chauffe sous les murailles blanches. Le plaisir cuit avec le frottement des écailles dans la charpente du bonheur.
V

Il est un pré charmant et riant où la verdure sèche où les perdants font fleurir le bois mourant. La virtuosité des hommes est une garantie de plaisir, les dorures de leur épaules sont faites de regards, de paroles murmurées dans le dimanche, lavandes qui se laissent déshabiller par une foule de visages qui cherchent sous les alanguis de quoi se faire une fortune de fiançailles et de partages.
VI

La chanson noie dans la légende les filles perdues. Sur la route il retient sous sa langue des amours fortes comme la vie. Il se gouverne comme les barques, dans les filets au large. Sa soif le reconnaît à la langue blanche, les lèvres mouillent la tendresse dans le voir et le boire. Dans la main un effort fou et dangereux claque un muscle dans la tension qui rapproche les amants. Maintenant, dans la journée, premier ordre du destin, la mer bue dans un sac et goûtée dans la volonté. Le désir gagne la rive, remporte la liberté, fait seul le tour de l’ombre vers le soleil et les chansons.
VII

Il y eut un jour sans jour et sans soleil, sans constance et sans rigueur qui a fini dans le bruit au fond des coquilles, dans la mémoire les temps de grandeur fixe et d’explosion dans la clarté. Quand la lumière s’invente , l’ombre la récupère. 
 
6 Août 2004.




















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