mardi 16 janvier 2018

Le chemin court ...

Le chemin court sur la rive du canal. La coupe pleine et ronde de la lune sur l'eau est d’une grande douceur, elle réconforte l'attente. Les corbeaux, misère et sang versés éclairent l'absence de leur noirceur. Il y a sur ce sentier un innocent vif, qui sans crainte porte aux lèvres un flacon de vin trop lourd. Une rumeur vire et sent le mystère. Sous son pas se croisent des serpents, ils affrontent le temps et font rugir d'angoisse et d'horreur. Le grattement de leur ventre sur le sable laisse une trace de vie, elle fend par plaisir le monde en deux figures.

Reste par ici et ne court pas trop loin, la figure d'en haut est une chose absurde, elle commence par ternir son éclat dans la boue du ruisseau, elle ferme la mesure, coule de restes de soleil et de poudre marine, de ferveur, d'allant et de vérité. La peur ramène l'aventure et signale le battement d'un cœur à l'abandon. Il faut en silence protéger les enfants des éclats de la soif et du vent. Une voilure blanche s'envole et finit par trembler. Un berceau se bouscule dans son repaire de cigogne perché sur le plus grand des arbres de la vie. Écoutez sans y croire la chanson de l'air dans les herbes trop longues où les fleurs flétrissent. L'odeur de ce visage est un voyage au bout du temps, du rêve et de la peur.

Il faut passer à l'aise et sans encombre sur ces fagots de ronces et de verres brisés.

26 Octobre 2004.

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