jeudi 11 janvier 2018

Le glaçon dans la coupe pleine.



Le glaçon dans la coupe pleine déborde sur le bras. Un frisson d’âme, un rappel de forêt, chantent dans le soir qui coule, désespèrent de tout et finissent dans la mort même. Le vide tire le présent et fait descendre une espérance sur la flamme. La foule s’étonne du bien et raille, rumeur sourde de papier froissé. Elles chantent fort dans l’air et disent l’absence pour tous, les vertus meurent au lointain. L’équipe suit le doigt de la raison, perd sa fleur et le pardon. Ils sont encore dans l’enfance les aigres doux et les sanglots portent dans la cour les rois et les derniers soldats. La résistance organise un combat de grelots qui tintent. Le rire en cascade finit par s’épuiser et le retour de bataille arrose de sueur les bras posés sur une balustrade de chance. Une aventure menace, une sorte de frisson bouleverse et remue le long du dos.

Un grand corps noir se déplace sur un nuage, une équipe admire sa force. Une famille accrochée à la planche de l’ivresse, décline doucement vers la chair qui se décompose. Les deux scènes se rencontrent un été de tourbillon, de vent et de sable. La forme noire court vers le plaisir, et chante dans le bruit des arbres et de l’azur. Le corps fabrique l’espérance, dans le parfum qui agace, dans le pli de la parure d’or et de diamant, à tout moment. Les yeux collent dans le dessin de la vie, poussent devant eux du chant, de la boue et des cailloux qui fusent en églantines de vérité.

La foudre bleue part à l’aube et souffle dans la conque du salut, taillée dans la corne de la beauté. Le jour s’envole, l’éclat brûle l’horizon de sable et d’eau. Le sacre du roi finit par imposer l’orage, rien ne vient devant l’autel. La double vue sur les audaces, le ventre se tend et demande un sourire. La vie se mure en silence dans le radeau. Des explosions filtrent, les enfants jurent sur la place, les parents dorment dans le noir, les corbeaux se rassemblent et rien ne fait pleuvoir. Ils dorment accoudés aux planches et boivent tous le vin salé, les larmes et les absences et le départ trop espéré.

Il passe sur la rive, le roi de tous et des cailloux qui ornent son corps immobile qui flotte sur le sable gris. La famille s’enfonce et descend dans la plaine blanche. Le rêve passe sur le bord, à peine éclos sur la procession des gens qui arpentent et tracent sur la terre le sillon de leur présence. J’étais ici sur ce domaine dans l’air trop cher et trop lourd, dans la saveur de la menthe et dans la braise du vin qui coupe et brise la mémoire, le vent fraîchit dans le soir, le souvenir de la lumière se déplace.

Veux-t-on une espérance, un tour nouveau à la façon de rire, et faire dans la confidence une chanson de déraison ?
                                                                                                                          17 Août 2004.


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