dimanche 28 janvier 2018

Illusions.


1

Une brassée de jonc et de lilas viendra au printemps, les angoisses de l’hiver finiront dans le rire. Le passant invente une sortie pour oublier le temps, il tente le monde à chaque pas, le passant est perdu, il fuit devant.

Dans la vase, sous leurs manteaux de feu, les égorgeurs jonglent avec la nuit. Ils inondent le parlement des oiseaux, ils dévorent les dernières graines dans le froid. Les jours heureux sont derrière, l’équilibre est rompu, il revient le temps des assassins, des briseurs de rêve, des effaroucheurs de mystères. Dans la tourmente le respect se perd, l’oubli frappe à la porte. Les méchants volent le bien du aux autres et aux choses. Ils figent tout, les lutteurs qui enjambent les ruisseaux.

2

L'eau pousse à l'angoisse, les plus jeunes lui offrent leurs joues. Sans rire ils comprennent la vie. Le jour ne se lève pas et pourtant il inonde. Le vent est le maître, il fend la foule et pose le doigt sur l'épaule des plus jeunes. L'univers est gagné par un rayon sur la façade. Écoute et souviens toi, le regard dévoile la lumière et le bord du toit se couvre de feuilles rouges. Sous le vent, serpente un instant dans la rue, une langue de froid qui va chercher des feuillages, les chevaux mangent leur fagot. Le vent se moque, il gonfle sa part de voiles et gifle la peau sous les bannières. Il écoute et devine.

Les branches sur la façade, disent la lumière est là, ses travaux et ses joies. Les faiseurs de miracle s'inclinent vers la rue. Une marque sous l'arche de la porte, la vie se repère, ce trait si haut fut de l'eau, des innocents se sont noyés. Les oiseaux éveillent la maison et grattent le mur de sable qui coule sous l'aurore. Les vapeurs du matin chantent, la chambre et le pain tourbillonnent. Tu reviens heureux de la rencontre, un taureau frisé et gentil. La bonne humeur se heurte au ménage et frotte les rayures sur le lit.

Le monde sourit dans cet intérieur ordinaire, des oiseaux en cage, des balais dans le placard, le souvenir de pauvres noyés et l'incertitude de l'avenir.

27 & 28 Décembre 2004.
















1 commentaire:

  1. Très certainement hors sujet, mais si beau.


    "Yo vuelvo por mis alas,
    dejadme volver.
    Quiero morirme siendo,
    siendo amanecer.
    Quiero morirme siendo,
    siendo ayer.

    Yo vuelvo por mis alas,
    dejadme tornar.
    Quiero morirme siendo,
    siendo manantial.
    Quiero morirme fuera,
    fuera de la mar.

    Yo vuelvo por mis alas,
    dejadme volver.
    Quiero morirme siendo,
    siendo amanecer.
    Quiero morirme siendo,
    siendo ayer."

    F. Garcia Lorca



    https://www.youtube.com/watch?v=ukTtje783uA


    Beau dimanche

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