samedi 28 juillet 2018

Dans le vent.



Viens ici, tais-toi, apaise et recommande une voix dans le vent qui griffe le col et renvoie dans l’air une cloche de lune, un parfum de cristal. Il entre sur le jour et compte sur les doigts, les cailloux, les brindilles, la poussière de vie et le flot d’amertume. Les fétus sur la paume, il souffle et conduit dans le vent les outils du devin, les portes de demain. La fréquence et le grain et les grands qui penchent et le retour glacé sur la route, du bien, en oubliant le mal, en oubliant la danse et appliquant sur l’ombre le retour des enfants. La vie est un verre de joie, il en boit au matin une grande gorgée et rêve de voir les derniers sacrifices et les vertus en panne, les mots imposent une cadence folle, la vie est perdue à rassembler cela, les émois sur la route et les défauts sur le grain de la peau. Les erreurs et les griffes et les tiges de fleurs, les cueillettes interdites et la fleur bleue qui penche et porte sur le cœur des envies de partage, des rires familiers, de simples embrassades, de la saveur de sucre et du sel sur la main. Pour attraper un jour les oiseaux de passage, les moineaux gris et tristes et en faire un bouquet, les roses rouges éclatent autour du laurier. Les embrassades claquent au vent, la nature est calme, nous en avons besoin, les enfants morts sont là, les amis partis, les plus mauvais soucis, les plus tristes émois, la vie si décevante et les caresses familières, sans un poids de vérité. Ils se bousculent sur les lèvres et le cœur et le temps passe bien dans ce clos de murmure, les oiseaux sont en place et les plumes tombent dessous les feuilles, les roses sont rouges et couronnent le laurier toujours vert. Les arbres, les écorces et le poids de la vie achèvent un chapelet pour louer, et la mémoire, le panier est rempli, les roses sont posées en cercle autour du laurier.

Viens ici, tais-toi, commande une voix forte, les petits animaux vivent dans la terreur, le charme est imposé par la lumière intacte, le fil des rêves lourd et le poids de la main sur le cou, sur le dos sur le flanc, caresse sans y prendre garde et contemple sans voir et donne a récolter une moisson d’été, d’efforts et de rêves, les enfants sont absents et changent de bateau, la gaieté est en panne, le vent souffle, la vertu attire les guêpes hors du mur. Il faut faire un festin de raisin sur la route. Le clos est imprécis le temps est étiré les enfants manquent dans la rue et dans l’âme, les efforts sont couronnés de roses rouges, elles couronnent ainsi un laurier vert toujours vert.

Viens ici, tais toi pour une fois de plus pour une fois encore, les ordres ensevelissent, les oiseaux écoutent et retournent en l’air les plumes de leurs cous, les lézards rêvent dans l’œil vert qui contredit l’été et chante sans suite sur le chemin qui monte, une chanson d’espoir qui construit un abri de toile pour l’histoire, pour le recueillement, et pour la liberté de croire et d‘espérer un avenir en marche, un élan pour tous et pour les deux qui aiment dans ce clos et enfantent l’espoir et donnent à rêver et compliquent la tache. Il faut vouloir, il faut savoir et il faut surtout, surtout donner, et attendre et espérer toujours et glisser sur le front un tissu de ménage, une couronne d’or et de cailloux mêlés et rien ne sera sur cette image d’en haut, ce reflet sur l’eau tiède, ce calme dans le jour, cette brise sur la peau qui soupire et garde dans le cœur un reste de bonheur. La saison est complice et partage la joie entre tous les enfants présents, passés, absents et les fleurs au rosier et le rouge de chair couronne le laurier et construit l’avenir et chante pour toujours sur la table posée, la joie et le repos et le calme certain, la vie peut être douce et les matins si calmes.

11 Août 2006.

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