mercredi 18 juillet 2018

Je fuis notre liberté.

Sans poser les yeux, j’attache ma peine à l’errance d’un amoureux. Je fuis le salut, la guerre est en rage, la violence est mon frein, figé. Je fuis notre liberté. Sans raideur, l’écho me dévore ! Les paroles buttent. C’est moi, je suis le dévorant, mes pensées courent l’herbe folle. Parler, parer, conter, ou ne rien dire ! Dans une grotte, suivre un passage, vers le chaos, vers le réel. Il souffle un air à rompre ta présence. Regarde, regarde, regarde loin derrière, il faut s’extirper du brasier d’Orphée, les mâchoires serrées sur la réalité, sur la sentence de Pluton, la noyade. 
Dire, dire, dire à saigner de paroles, à fermer les pores, à arracher : 
« Je suis celui qui tord, et crache le désespoir. Je suis façonné par la folie. Étouffe, déchiqueté, j’avale ma langue ! Je suis au pourrissoir, inaccessible. » 

La morale explose. A vif, le cœur et l’ouvrage, la conscience mêlée de paroles ! 

Un chien aboie sous tes yeux et tremble de peur. Je suis un versant, ton corps, ta langue, roulent, papillons prisonniers. J’ai besoin de ne plus savoir, je coule. J’ai des larmes amères, la raideur me dépasse, m’étrangle, l’aurore me frappe, une horloge tape dans la poche. La frontière n’est plus au réveil, la lumière est lointaine. Je pénètre, je suis transporté, le néant s’est penché sur moi ! J’ai frappé le présent, j’ai tué les songes. J’étouffe, j’étouffe, j’étouffe de pierres, de vie et je perds la clarté. Plus de début, j’étouffe la fin d’un vivant. A quoi bon, crier. 

Du lointain, il reste ce temps, il reste à faire, il reste l’âge, les premières fois, les ruisseaux. L’après-midi je cherche l’été, avec violence. Le départ me donne le vertige. Le sol brûle mes pieds fatigués. Souvenez-vous de l’innocence. On en perd un peu dans le jeu. Les yeux, le soleil, l’ombre, et les grenadiers, tout est oublié ! On rit de la majesté. Les dieux pénètrent le ciel pour me rompre. 

A deux, rien qu’à deux. 

J’écoute, je tape l’été dans l’ombre, on tape l’été dans l’ombre. 

A deux, le vent est simple, à deux. 

On respire, on dit merci. Les yeux renvoient au-delà, ailleurs, nulle part. Les yeux s’arrêtent à la porte. On marche, dans le bruit, sans garde, droit. On parle d’un gouffre, d’un océan, remplis de vies. La route est alignée sur le cœur, par cœur, des riens sont alignés pour rien. Les jambes, les bras, coulent, le temps, les heures unissent. 

On recommence. Il n’y a rien à dire, il faut suivre, la vérité existe, on la dit. On la répète, c'est bien. 

Qui … ? ne comprend cela. 

3 Août 2006.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire