lundi 16 juillet 2018

La fraîcheur revenue.

Ils soufflent le repos et commandent à la nuit. Leur silence, en haut affronte le carnage, leurs fautes remplissent l’ombre, leur jour est accompli et plein de confidences. Avec des envies et des regards de feu, ils jouent sur le balcon et se mêlent d’aurore témoin de leur joie. Les ignorants sont loin et cachés sous la rampe, les rires sont figés et bloquent le passage, le secret recommence et compense la vie, les yeux ont oublié la ruine et la bataille. Ils se disputent et finissent la route et se défigurent, pris à la gorge avec la main. Ils ont une si triste voix pour dire le bonheur.

Leur cadence est battue par un grand pouls qui suit sur le soleil l’ombre des innocents. Ils sont couchés et aplanissent la rage, le désespoir est là caché dans ce matin. L’air est plus doux bien sûr, comme pour d’autres yeux, pour d’autres certitudes, un plus grand encouragement. L’air est si doux, qu’on ferme et qu’on attend et que le souffle passe de l’ennui à l’espoir, du vide au trésor et de la langue au panache. La vie se calme pourtant dans le renflement du cœur sur la poitrine, par du sang versé sur le pied démonté, la vie est pleine de stupeurs inquiètes et de senteurs de joie.

Toujours un peu triste ou las ou sans allant, la vigueur à ce point est une incertitude, le chant est trop plaintif pour être de guerrier, la vendange des têtes et des âmes est bien trop sanglante. Les ordres et la raison toujours se contemplent et déroulent au jour un tapis de chaleur, la force et les drames défont le souffle court et la jubilation.

Il y a à cette heure une espérance folle, les bras sont ouverts, il faut entendre l’air souffler dans les branches, les tilleuls sont secs, mais les fleurs sont couchées dans le jour. Ils sont enrubannés de feuilles de châtaigne et décomptent au soleil le rire des heureux pour épargner les rêves, fuir sur le côté et démonter la peine. La consolation est à portée de branches, les rideaux sont lourds d’or et de confusion. La marche est silencieuse. Les paniers remplis, les défauts cachés et le grain sous la peau, la vie commence, elle souffle les sensations et les broussailles rudes et le blé dans le sac et la main dans les yeux.

Il est dans cette bonne saison une chanson de voile, pour la soie de leurs yeux et le retour de leurs absents. Ils seront dans la nuit et dans la confidence, gardiens de trésor, pauvres abasourdis, étranglés par le temps, éblouis dans le jour et effleurés par l’ombre. La vérité est en visite, la voir est une joie, il faut tromper la vie et refaire le vide et chanter, chanter et dompter le désir. La peau est tendue sur le sourire, sur l’envol et le jour. Il n’est pas de saison et pas de livre à lire, la vérité se tord et détruit le chemin. Ils volent dans le soir, découpent le temps et fuient. Les orages venus ils se contenteront de fraîcheur et de sensibilité. Les plus forts vont tomber les arbres sur la route. Il est à venir loin et revenir encore et chauffer et combler les plus heureux de joie et de baisers et de présents de nacre et de chaînes d’or et d’argent sur le dos, le silence en fuite, et la main dans la main.

La fraîcheur revenue, les deux se recomposent et dansent au soleil dans la soif envolée, un tour est annoncé et le soleil se pose. Un frisson est en vol et rira sur la joue. Il faut pour le soleil un mur où s’abriter.

1 Août 2006.

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