mardi 3 juillet 2018

Il est le temps de boire.




Il est le temps de boire et commencer et tourner sans fin sous le soleil, il éclabousse et recommence et tourne sur lui. Il n’est rien, une goutte sous le sable, il évapore et recommence et tourne, tourne sur le sol et commence un refrain, oublier et recommencer, vaincre et partir et repartir et commencer enfin. Forcer, forcer la trappe, forcer le destin et glisser de la lumière sous les doigts. Il recommence et voit, l’eau avance, elle se donne et commence, et force et renâcle et recommence. Les filets gouttent sur le torse et coulent sous le flanc, sous l’espérance, il recommence et tord la bouche et aboie. Dans l’air et sur l’eau tourne, tourne et avance et recommence et vient bien et vient loin et accepte. Le soleil est levé le matin, il est un soir qui avance et une nuit à tourner sur le pavé et songer, songe et songe encore. Sonne le jour, il vient ici et repart loin et droit devant et peu à peu avec courage, il défait la gerbe, refait le lit et avance dans l’air trop chaud. Il rit et commente et voit au loin le matin clair, l’endroit si frais, le lieu immense où le ciel tourne sur le jour et commence et recommence franchement.
Ils avalent l’eau et suivent le pas en avance et comptent, ils rient de loin et commentent et fond des ronds sur leur peau et glissent sous le drap leur chaleur et glissent sur le dos. Ils tournent et recommencent et laissent le mal se donner et recommencent, inventent un avenir, un champ de bleu et de poussière, une clé pour les oiseaux. Ils se lamentent et inventent un regret pour la liberté. Ils sont couchés bien loin du monde et sur le dos voient les oiseaux, ils entendent les étoiles dans le jour nouveau. La nuit est offerte au ciel et au jour, ils sentent le passage, les oiseaux jouent avec le bleu. Les nuages sortent de loin et défont la mesure, les blancs sont couchés sous le drap et tirent sur la jambe, la chair est solide et chaude. Dans l’eau, pour la vie et la joie, ils commencent et tournent, dans le jardin ils font une histoire, un air de rien, une fin pour la liberté. Les signes entremêlent la chair et l’ongle et les yeux. Ils voient sous les branches, ils sont couchés et l’herbe pique, l’air est plus lourd et loin du cœur, ils sont figés dans la mesure et chauffent sur le temps. Les heures passent, ils éventent leurs émotions, ils tirent sur la jambe lasse, la chair est dure et sans fond. Ils vont et viennent et inventent un nouveau jour, une saison et donnent au temps qui reste des trésors de joie et de pardon. Forcer, forcer et perdre la mesure et glisser sur la joie des autres et commencer un monde ni juste ni serein, plein de raison et sans repères. Les oiseaux couchent une nichée en silence. Le trouble installe des regards sous le feuillage. Les rêves préviennent, les doigts seront crochets et la petite fleur d’été sera paille. Ils filent, filent et pressent le pas, le temps menace, il faut attendre et recommencer. Le ciel se fane et avance, et calme la chaleur du jour, la respiration est plus lente et plus petits les ronds dans l’eau. Le calme, la sagesse, le temps manquent toujours, il faut enfoncer la rame, commencer un sillon plus loin et plus profond. Le temps presse et n’attends pas, la vie est d’un calme alarmant.

Les oiseaux chantent sous les branches, les guêpes piquent, la sueur coule sur le torse et glisse sur le flanc caché. Forcer, forcer la trappe, forcer le destin et glisser de la lumière sous les doigts.

20 Juillet 2006.

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