vendredi 6 juillet 2018

Simplement, sûrement, la grâce est abondante.




Notre jour est au combat, tous s’enferment et tombent sur eux même. Un grain jeté, active la mémoire, les fleurs communiquent l’ardeur au mal.

Ils comptent, pèsent, la menace est posée, la force est convoquée. Il faut plier pour écouter une parole, embrasser un geste, chanter aux étoiles et gonfler l’infini. L’aurore a relevé le pas des assoiffés, ils se penchent, la vie est pleine et pleins les désirs. Les compteurs comptent le partage, la beauté est invisible et promène sur la peau les souvenirs et les regrets. Ils vont venir peser la poussière et engranger les fétus. Les causeurs causent et chauffent sous la paille, leur moisson se dessèche et coule à travers l’osier, leur surface des choses est pleine de cailloux, ils en prendront sur le nez, sur l’arcade et saigneront longtemps. Les compteurs, comptent en causant. Ils sont fermés sur eux même et dressent des barrières et chauffent sous le foin. Le blé ne germe pas sous leurs dents, il est remué loin, il leur faut courir à l’avance. Le blé est trop sec, le linge râpé, les collines et les arbres, sèchent d’un vent de soif sous la langue qui pend.

Notre vie est jugée sur la table, pesée et disséquée et choisie, à l’odeur des paniers à percer. Que rien ne bouge et se déplace et ne vibre sous le doigt et les ongles. Les amants sont comblés, les causeurs en causent et remplissent leurs coffres de ces voluptés. Notre linge sèche sur la pierre et l’eau chauffe sous le soleil monté. Nous descendrons encore et boirons aux corneilles et dompterons le ciel et faucherons le vent. Les muscles agités et luisants, nous sommes plus que mille et toujours à cacher.

Nous serons en groupes et franchirons les cols et sortirons fourbus, harassés de malheur, silencieux et blêmes et pleins de frissons et d’autres conteront intacte la pureté. Les rêveurs vont et viennent et chauffent dans le bassin, les épaules meurtries, les poils arrachés et le soupçon secret. Il ne faut pas chanter trop haut, il faut herser la colline, les animaux y vont paissant des éventails de lune endormie, des ombres de fougères et des brins de paroles en vol. L’illusion berce et convoque plus d’ombre et de nuit que de jours et d’oiseaux. La joie, les souffrances et la liberté pour tous, ils refusent ce vent et contemplent le respect brutal et sourd.

Un vrai combat émeut et rend vigueur et forces aux tombés, à ceux qui mêlent d’or le ciel et les orages. L’eau berce et lave les chansons. Les nettoyeurs récurent et étalent la boue sur le cuir. Ils sont lancés au ciel et rêvent des étoiles, ils foulent le même air et rincent le miracle, en souvenir, en souvenir du pays, des rencontres de ciel et d’enfer, les nettoyeurs nettoient et vident la table du festin. Il y a un secret à partager dans la lumière, ils ouvrent les coffres pour enterrer la vie. Ne donnez rien, gardez tout et chantez, les petits oiseaux sont sur la branche et coursent les cigales. Simplement, sûrement, la grâce est abondante.

25 Juillet 2006.

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