dimanche 8 juillet 2018

Un air chaud brûle et décompose.

Dans le tourment pour le jour, il tire un char de fruits et de semences, dans l’ombre, il rugit dans l’effort et la joie. Il y a de l’outrance, du verbe tendu, de la vie surtout. Les mots incarnés défont et épouvantent. Un regard sur les horreurs engrangées, éveille des pâleurs, des moiteurs, troublantes au fond de l’âme. Il y a de l’outrance et ils se sauvent et pleurent et laissent dans le noir leur part de liberté. La conscience est où l’aube se lève, il faut chanter la liberté. En reflets sur le mur, les images lancent les illusions et les rêves autour d’un tronc. Une évidence tient debout et porte vers le haut. Dans le silence les images lèvent une grande muraille pour assombrir la vie. Le plaisir est dans le regard d’un œil qui supplie que rien n’augmente la lumière, il faut être enfermé et cacher les désirs. Il faut remplir le sac des voyageurs. Il faut attendre, marcher et refaire et construire. Sur la muraille un pont lance dans les airs une flèche pour toucher un cœur, un corps, les nervures, les pliures et les brisures. Il faut du plaisir, de l’instinct, de la rage mêlée à la raison et à l’effort, à la rigueur, à la méthode, rien n’est possible sans les lois. Le jour naissant est la porte où passe l’air.

Des yeux ont vu ce qu’ils ne pouvaient voir, ce qu’ils ne voulaient voir. La haine est tenace et redoutable, les épis sont foulés sous le pied, la vengeance dresse une flamme de vertus. Il faut accepter que les yeux brillent et se couvrent de larmes et de sel. La vérité est une enfant des rues, les innocents chantent sans avoir peur. Ils sont bien plus que mille et dansent sur les cœurs, les perdus, retrouvés dans l’ombre des forêts, dans le sable des dunes, au soleil couchant qu’un rayon de cuivre dorait du cœur au genou. Avec le vent qui souffle, avec les hauteurs, avec la pluie qui tombe et remplit le présent de gouttes fraîches et de grêlons le dessous des arbres, les mots les plus purs, les paroles sincères sont nés de la vie en tourbillons, dans la moiteur et dans l’outrance, dans l’ombre repensant la lumière.

Un cœur abandonné enfante les roseaux et les fend. Il les refend pour entendre le son pur de l’espace. L’infini a poussé sur un tas de cailloux, sur une roche maigre, la noirceur vaut de l’or et le paradis flambe. Les insectes sont tombés et brûlent sur la pierre, le pain est jeté et l’eau le retourne, le lanceur est parfois perdu mais les ombres sont vives.

26 Juillet 2006.

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