lundi 9 juillet 2018

Les rayons tombent.

L’errance est en panne, le vivant se forge au soleil une raison de croire. Il faut chanter à sa gloire, le soleil est présent et pleines les sacoches, la vendange est une fortune. Les lilas ont brûlé, le soleil est tordu et torses les avoines, tout est sec et sans vie, et le bleu est trop chaud. Il y a dans ce monde une ferveur éteinte, un doute sans appui, une silencieuse et triste beauté, le soleil passe sur les feuilles et les oiseaux sont assoiffés. La langue bien pendante et les jointures dures, les muscles verrouillés et le cœur sur la main, les océans debout et les accords sans peine, il faut ignorer tout et rendre grâce, le chaud est en cuve et les raisins tournent de vert à bleu sous le ciel si chaud. La route noire coule et la langue tombe sur la main. Les nuages dévorent la chaleur des grands jours, le silence tourne sur place, les grillons sont noirs debout.

La vengeance, la fureur virent sous le pied et se répandent, il était un grain de poussière. Le chaud, le vivant, la lumière et le silence des grands jours, se fondent dans la mare tiède. Le vide est installé partout. Les lézards sont enfin venus, ils étaient effrayés par le sillage des enfants, des enfants qui tirent la langue et chantent un peu fort souvent et chauffent dans leurs mains les cordons pour saisir la chance. Ils hésitent du nord au sud et du paradis vers l’enfer, les pierres chauffent sous le pied et déchirent le bas du dos. Les enfants dorment à la nuit noire et comptent le cri des hiboux, ils se serrent dans la mangeoire, la crèche est trop tôt venue. Un grand chaudron sous le soleil ébouillante par le haut, l’enfer est froid, le paradis vermeil est un écran pour l’espoir. Il accroche dans ses filets des ailes de petits papillons jaunes, pétales de genêts, à flotter sur la mare chaude. Le ciel se dégage pour voir passer des oiseaux blancs, plus rien ne chante et ne rit et ne dit plus de fariboles, les uns dorment sur les rochers d’autres sous les escaliers, la vérité est au repos, au calme plat, au sommeil.

Le nez sur un barreau de chaise il s’étale et tourne sur le dos, la main est là pour la bataille, pour obéir et reconnaître. Les doigts sont pris dans le rouage, la tête ne pense rien, le chaud est là, il faut attendre et rester coi jusqu’à demain. Ils dorment, dorment et se posent et rien n’avance au grand soleil la maison reste en bas au fond du trou, les fondations sont en attente, les verres cognent sur le banc, la glace est prise et rien d’orage n’est attendu dans l’instant. Il faut penser quand rien ne pense et souffler sur les braises de l’été, brûler le soleil et attendre, les oiseaux un jour vont chanter. Le navire chargé de bruit est en panne sur la mare, les eaux sont chaudes et ne bougent et les oiseaux dorment ailleurs. Le monde tourne et tourne encore, autour du mat trop chaud, trop haut, la révolution vient de l’ombre, il faut penser avant de dormir. Les rayons tombent, tombent et griffent la peau sous les branches, le figuier a bien trop pleuré, du lait sur les traces de blessure en sang et l’eau a donné une calme fraîcheur, une caresse. Un fil de soie pour aiguiller le cheval de feu qui passe et bientôt aussi posera, ses pattes, sa crinière dans le soir calme, dans le soir frais. Bientôt, bientôt, bientôt les nuages, bientôt il fera froid.

27 Juillet 2006.

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