1
J’entends
sur le sommeil une étrange, étrange incertitude, une sensation, blême et
infinie incertitude, tu tiens, tu tiens et une ancre aux autres te retient, tu
navigues et avances à vue,
sans
rien tu avances, sans terme, sans trembler, tu ignores et tout te tient, tout
est immense, au-devant un écho éternel et froid, immense cœur rouge et bloc de
glace, au fond on décharge et tout encore tombe, au sol, au sol encore, avance
et contiens toi, et tourne,
recommence,
on achève et on tient les yeux ouverts, la vie en avance dans l’escalier,
enfin, enfin, je respire, tu avances et je tiens une figure, encore beau visage,
beau visage cœur amoureux et joie tendue, tu tournes et retournes et on
couperait encore au jardin les herbes suspendues.
Les
yeux ouverts tu ranges, tu entends et tout au cœur se brise et te condamne,
figure à revoir, chanson pour le devant au sol, au sol.
2
Dans
la sûreté étrange du monde, tu avances et je te vois, qui fut et vous qui
étiez, nous sommes, vous fûtes, et tout encore avance sans trembler, cœur
ébloui et retour, au-devant tout est en sécurité je te tiens, je te vois,
tout
achève et avance, sans un désir, sans une goutte, l’eau est à voir toute et
toute entendue, du chemin, du chemin, de l’éclat en écho, en écho sur le reste,
tout est étrangement concentré et rendu, au lointain, au couchant, dans le
sentiment, tout étrangement se pose et se contient,
tu
retournes et tu te vois au bord des routes, chanson perdue, cœur élancé tout
tourne et tu reviens du plus long des voyages, cœur enchaîné, tout en entier
sur le devant, dans la vie même, dans le devoir tu tournes et préviens, il faut,
il faut tout dire et tout reprendre, le devoir, le temps, tout est tourné et
tout contient, il faut dire et reprendre, l’espoir.
Tout
coule d’un doigt à l’autre, la vie échappe et je m’incline au-devant,
au-devant, les grands sauvages ont disparu, il reste, il reste une illusion,
une évidence, un souvenir, j’y étais, j’y fus.
3
Tout
a marché, tout est saisi, les yeux, le cœur tout encore aux évidences, ô, vous
qui étiez, au loin, au loin, en terre abandonnée, on tourne, on supplie,
allongez-vous, détendez, il faut arriver et tourner sur le sol et sous les
pieds le gravier glisse,
il
reste au sol un arc, tout tourne et je commence, visage tordu et peau sous le
soleil, il y entre et il sort sous les feuilles et dans la volupté, un œil
ouvert, les lèvres disjointes, tu termines déjà le voyage des morts,
tout
encore te retiens et tu penses, ô, vous qui étiez, il faut, il faut étendre au
sol, une fois encore penser l’achèvement, je respire et je tiens et tout au
tout me désigne, visage sans couleur, sueur claire je recommence et je
t’appelle et tu reviens un jour encore, un éclair tourné.
Un
visage dans l’attente, je tourne et je devine, ils sont loin, tout encore et
tout ensuite, je fermerai les portes et les yeux, visage abandonné, douleur
éteinte sur le sentier, je te noierai et j’écouterai encore ta plainte, tout
est sûr et j’avance et vous étiez nombreux et en partance.
12 Juillet 2016.
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