Sans
prendre le temps, en laissant la peine, sans partage et sans saison, il rentre,
il s’insurge et tord à déraison son voile, rouge, sa couleur sucrée. Sans rien
sur le corps, éperdu et sans ombre, dans le matin passé, dans les ruines,
roseaux foulés, cœurs trahis, la boue aux pieds, le cœur dans l’ombre, sur la
terre tassée.
Le
corps tendu dans l’ombrage, rires et candeurs, seul pourtant, arraché à
l’aurore, découvert, saisi au temps et à la peur, courbé et menteur, la nuit
perdue, le matin arrache des cris sombres. Une peur et un temps à ne rien dire,
pour ne rien faire et achever d’un trait l’ennui d’une plume volée, les mots
inutiles.
Les
proverbes sans têtes, inutiles, inutiles, et tournés sans cesse, la vie est une
histoire, ils disent le bruit et la fureur, le temps perdu ou plus rien ne
travaille. Il passe dans la paix, dans le matin fragile, dans la fraîcheur des
troncs et des feuilles, dans le repos perdu : tout se perd encore plus et
quand même, au quand bien même.
Les
erreurs oubliées, le rien qui s’amoncelle, la vie surtout, les branches
enlacées, les cœurs tordus, le pied traîne dans la boue, un miroir monte à la
surface, tout est clair où tout est ombre, il tourne, retourne et traîne avec
ennui l’ombre lourde des corps abandonnés. Pauvres morts nouveaux, pauvres erreurs.
La
vie est sur le fil, le temps est attrapé, il se ferme et plonge un œil, miroir
de boue tournée, venue à la surface, les eaux comme les choses, il dit l’avenir
sur ce clair obscur, sur les rides, sur les doigts tordus, le calme, le repos,
il ne renonce pas, le feu, la vie sans rien, le calme inutile, ils se dépose au
fond, il tourne à la boue noire.
Le
cœur au fond des yeux, alangui dans l’ombre claire, le soleil est absent. Ô, le
balancement du berceau sous la main, les pieds sur la terre tassée, le cœur
posé au bord des eaux en assemblée, il tourne et ne refuse ni un glissement, ni
une égratignure, tout est perdu et tout est commencé, le devant et le loin, la
certitude et le travail obscur.
La vie
recommencée au bord du chemin, ils se passent et donnent un œil effarouché, une
raison tranquille, inutilement les choses suivent, il accumule et donne trop de
temps, le tort est en avance, la vie au loin se pense, il se remet, il
s’échappe, la vie est au dehors, les yeux brillent en étoile, le miroir de boue
s’éveille.
Le
pied a remué la boue au fond, toute noirceur redonne du soleil, il rencontre à la
lumière même, les yeux ouverts, la bouche sur le doigt, il se penche et perd la
trame, la vie est reconnue, les étoiles se couchent, le matin est venu, la boue
reflète l’or, le plomb en est l’aveugle, les cœurs perdus ignorent, ils ont
oublié le repos.
Ils
ont perdu la preuve, le calme sans raison, la vie sans nuance, il se raisonne
et pense un mot après l’autre, sans autre chose, le temps passe, la vie est
cernée, ainsi ravie, les fleurs dans le jardin brûlent au vent, tout sèche,
tout est calme et presque indifférent, et presque sans rien à en dire, les
choses accumulées se donnent pour trésor.
18 Juillet 2013.
"J'te donne la plume pour qu' tu dessines
RépondreSupprimerLa plus belle ville que t'aies connue
Le plus bel hymne que t'aies voulu
J'te donne la plume
moi j'en veux plus"