Il fait bon, le regard dans l’escalier, sur chaque marche de l’étage, un bien s’en va, l’autre est noyé. Il y a des sueurs et des paniques de bois mort, des horizons gonflés d’araignées dans ce crépuscule et des tourments choisis par habitude, dans le silence et dans l’ennui. Ils sont dans la voilure, un gouvernail les fait tanguer, ils sont les fleurs battantes du panier, de la remarque, du fracas et de la prudence. Voilà le pain, voilà la viande, voilà le fruit de nos amours, voilà le loin, le dur, le tendre, la fêlure, le même bien, le vieux repos, le café noir et les sanglots. Il faut taire l’imposture, le vivre mal, le rien à voir, le rien à dire. Un bien parlé et tout s’embrase, l’autre se tait. Il y a de la poudre d’or, de raisin noir mêlée d’abricot. Salle obscure, table et grand panier, il est loin, qu’on se délasse, mon cœur meurtri est vengé. Il est loin ce souffle d’ombre claire, cet enfant qui pleure, jamais ravi. Un rien se dit dans son dos, sur sa paupière qui sommeille, quand il revient, l’amour à mort quelle folie. Le petit arbre se penche dans la cour noire de nuit, sur la façade meurt le rosier de l’enfance, le chat crie et attend. Il n’en revient pas de cette femme qui dit tout sans rien cacher, laissons ces vieux amis, ces rendez vous le soir derrière un temple qu’on ignore. Y revenir, en repartir, partir toujours et perdre sa présence, son rire fou et son long cou, ses cotes frêles qui dérangent les allongés, les fous à délier. Bat ton blé, lie ta gerbe, jette ton fardeau dans l’oubli. Le jour revient et c’est un rêve pour ceux qui ne t’ont pas compris. Reviens toujours en embuscade, dans l’escalier de ta raison, tourne fort c’est de ton âge mais tu résonnes trop. Tourne et vire sur toi même, soi le plus fort, soit le plus fou, jette cette cruche pleine de tout son vide et meurt d’amour. Ta coupe pleine, rince-la de la rosée, du sable, du sel, qui brillaient au fond de ton berceau. Détourne- toi de la muraille, du clos obscur qui te fait mal, pousse et ronge jusqu’au sang. Il faut apprendre à être jeune, à vouloir vivre et savourer ce qui se passe sur le balcon, dans la rue, le champ de blé. Chante, dis haut ta déraison, arrive fort et rassure. Une histoire se joue de cette cloison, de ce méandre de sable fin, de sable blond, de vieux murmure, de froid qui harcèle, qui vient du nord te mordre au ventre et bousculer l’avance de tes nuits. Ton regard clair peut comprendre qu’il confond et brûle tout, qu’il faut pardonner à ceux qui souffrent et supportent le peu de rien que tu offres, cette distance, ce grand chagrin qui cache tout, tout ce que tu veux de puissance et de vif plaisir.
Une gazelle, un trésor, dans la pensée d’une hirondelle.
29 Juillet 2003.
Une gazelle, un trésor, dans la pensée d’une hirondelle.
29 Juillet 2003.
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