Chanter
en Août, jongler avec l’infini et les ruines et finir sur le fil. A
tâtons chercher et trouver les bêtes au pré, les dorades sous les
pierres, les escargots dans la caisse et le soleil au fond d’un seau.
Les ruines sont sauvages et les remords chagrins, le trait tiré sur la
face, il n’y a plus de soir ni de matin, les chaises chauffent sous les
arbres, les miroirs sont piqués et tristes, la fraîcheur est un
souvenir. Il fera froid un jour ou l’autre. La vie accumule les leçons,
les savants sont en embuscade, il faut frotter, frotter et effacer les
barricades, les calicots, les luminaires, le soleil est bien trop haut.
Les muscles fondent sous le lierre, les oiseaux taisent leurs ébats. Il y aura un jour, jour de gloire, le retour des enfants perdus, ils joueront sans croire, sans trembler et sans rien commander. Le vent est posé sur les eaux, les guêpes plongent du mur dans la mare, les lézards sont cachés, il n’y a rien sous l’arrosoir et plus de roses sous les rayons, les combles sont trop chauds, la maison est une écumoire, pour un bouillon à faire entendre, une bulle après l’autre, un écho sans suite au rire sur le chemin. Dans la poussière, dans la main, une goutte d’espérance, une rosée pour penser en goutte.
Une fleur bleue qu’on arrache devant la porte, la misère est trop portée, les rayures sont sur la façade, le ciel est blanc de nuages, la lumière suinte sur les bras. Il faut entendre les gouttes du linge entre les fils, il chauffe, il est trop lourd et ploie sur place et coule sur le gravier. Il chauffe, chauffe et recommence et coule des doigts, des ongles, coule une liqueur, une évidence, un remous de chair sur le banc. La pose est instinctive, les rouages sont précis, il frotte, frotte et vient l’eau vive et le silence entre les doigts. Ses erreurs avouées, à effacer, il est à blanc et chauffe dans l’ombre.
Il gronde sous les branches basses. L’air glisse du cou aux plis du genou, il est chauffé et chauffe encore, plein de rage et de colère, causes perdues d’avance, les gardiens gardent les troupeaux et trient des races de moutons sans peaux, d’agneaux à égorger bien vite. Tendre la laine sur branche et monter vers un royaume, les rois ont fermé la porte. A chaque fenêtre un épouvantail frémit à chaque souffle de la liberté. Louer le mois d’Août, chanter l’aise, frémir à chaque souffle et sauter dans le bassin, les guêpes plongent du mur dans l’eau, on croit mourir, il passe tout proche.
Il le frôle de la main, un doigt sur le dos. L’églantier soupire, il met sa main sur les épines, il tire et frotte, du sang coule sur la jambe. Une ruine comme une coquille vide à tâtons enfonce l’aiguille et griffe le cœur et la raison. Dans l’ombre sans écho, dans le silence, les enfants sages disent leur leçon et leurs compliments. Elles tombent dans le bassin, les graines de sable et la poussière. Les guêpes tournent sans fin du mur chaud vers la fraîcheur, le soleil est brûlé de joie et grille chaque goutte sur le dos, sur la main. La sueur coule et persiste. Le linge est couvert de rosée le matin.
Dans le brouillard, il fera nuit et le jour viendra.
25 Juillet 2006.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire