mardi 31 juillet 2018

La peur en forme de collier …

La peur en forme de collier enlace et tourbillonne, la pluie a déchiré le calme et le remord, les océans sont vifs, pleins et commencent les jardins de fantaisie. Il se peuple de fous et de téméraires ce pays de chardons et de suites sans voix, sans ordre et sans bataille, le retour des heureux et le carnage de la route, l’abîme est tourmentée et le féroce penche sur un air de victoire, un air de sans souci, une échancrure dans le dos.

Ils sont une espérance, un souvenir, et dérangent le sel et pleurent sur l’été, dans la chaleur, dans le grain moulu, dans le chaume foulé et rebattu, entre la fin et le jour, dans un cabaret noir de rêve et d’absolu, ils inventent un monde de silence, un dôme pour le ciel, y remonter souvent et rendre dans le calme une folie de jour. Il faut ponctuer et retendre et filer, donner du plaisir et parler de la barbe qui pousse, du poids des ans, des abricots dans le bol, des oreilles trouées de moustiques.

Comme, des animaux dire le pied fendu, tendu tiré vers le ciel, formé pour la peur, les animaux tremblent, montent et rompent des cailloux et portent sur le dos le reste de la guerre, il faut porter sur terre le poids du regret, du remord, la langue perdue, le trésor des mystères et la sincérité.

Il se mélange bien, une construction levée au jour, sur l’eau un reflet, un nuage, un émoi, un arc plein de galets. Ils ont mangé et bu et rempli des ornières du sable de la mer et construit une histoire sans suite, sans début et sans tour, couronne de rosée posée sur le banc, l’été finit encore et remplit des armoires de souvenirs gracieux, de chansons sans détour, le panier est rempli, la main de doigts s’écarte et sur le dos pose un éclair de raison.

Il foule et recommence et remplit un panier et espère et comprend et défend et pousse sous les arbres un troupeau indocile, une main pleine de bâtons, fierté et courage, ils avancent et fouillent le terreau et fouillent la saison, à forcer, à racler, à arracher et reprendre et poser au monde un affectueux baiser, il faut entendre le cœur des choses se plaindre, en gémissant, en pleurant, faire le tour du monde pour expier et croire l’amour, est-il vainqueur, les branches sur le visage le diront, aveux de méchants.

Il faut avancer, et croire et commencer, racler et tendre la main à la anse du panier, le visage en haut, les yeux dans l’horizon, il avance et il chante sans peur, pour le sens des orages, pour la bénédiction, pour le rien qui se donne, les mots perdus sous sa langue, il se colle vers le soleil et tourne sur la vie et enfante un air de faiblesse, la fièvre avancée, le désir déplacé, les ombres sur la terre faiblissent, le soleil est plus loin et plus rien n’y fera, la vie tourne sur elle, le nouveau est loin.

Bien loin, bien loin où est la grâce, où sont les coups, où tendent les voiles, et gonflent les yeux, de larmes et de gaieté.

18 Août 2006.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire