vendredi 4 mars 2016

Jour tordu. I. 3/3

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Les outils fatigués, la peau faible et noircie, tu avances et tu cherches malgré tout, malgré toi, tu n’as pas pris le bon ciseau, tu coupes et tu recoupes et le jardin pâlit au souffle trop chaud, on a raclé le vide, on a oublié l’amandier, les fleurs sont fanées. Rien ne vient, rien ne tient, tout tremble et tu épuises tes derniers outils, dernières forces, jardin perdu, cœur éclaté, avoine morte. 


Tu tiens toujours et ta vie se mesure, tu es encore à dire une enfance : un coffre caché sous les pierres. Je suis sans souffle et sans voix et je cherche à dire un monde pour le nouveau, il faut inventer le pardon, il faut offrir, j’en suis au temps plaintif, je comble et j’apprends, je tourne et tout commence, un chant, un chant pour vivre et pour comprendre, pour comprendre.


27 Juillet 2015.

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