mardi 13 février 2018

Délicatement l’espoir ...

Délicatement l’espoir se détache, finir en paix. La décision de rompre, l’habitude de renvoyer au loin l’extase se paie d’une ombre, d’un lourd secret et d’une chanson. L’hiver se prolonge, les remords défilent avec les pleurs, la vie s’achève et le balai étale des regrets. Le dire et le faire alimentent une tempête, courent le goudron refroidi par le vent, la corne souffle dans le couchant à la disparition des abîmes. Le vent chante. Ce supplice déroute et finit tout. Le vent déchire le brouillard. Le silence rompu déshabille, il va dire ses volontés et faire crier, le mensonge convoque l’espérance. Les dorures, le savoir, sont pris dans la tourmente. L’habitude rumine dans l’esprit qui ne peut plus se dire, : « je tiens bon, je reste droit et que figure ma présence au monde des vivants », ils admirent dans un miroir simple les idées qui défilent devant nous.

La guerre est ouverte, on serre les petits corps et on traverse les ponts dans l’air, le soir. Comment savoir si le corsage délacé était d’une innocente qui fut contrainte. L’amour, une femme et un homme, définit l’errance et le noir. La vie institue la rédemption mais remue la certitude de l’ennui. Les enfants du monde ont appris à chanter et retournent au bois pour voir qui danse et qui murmure pour voir si les animaux s’y plaisent et lissent leur fourrure.

La montée du temps présent vers l’absence impose le désaccord, les instruments de cette musique s’écroulent dans un débarras. A la mort d’un temps et d’un espace, des mots chantent dans le vent et sonnent justes sous la langue, contre les dents et dans le cœur. La longue suite des absents siffle une rengaine. La souffrance, isole les vagabonds, plus de point d’appui, de borne et de délicatesse, le vent s’engouffre dans l’oubli et jette sous les étoiles le rire bleu de la nuit.

Finir dérange la révolte, le bruit se joint aux rameaux de la volée de bois que l’on prend le jour ou l’on n’a pas bien chanté. Les oiseaux sont de drôles de maîtres, ils récompensent nos efforts d’une caresse de leur aile et du souffle qui nous mène loin et longtemps sur la route, dans les champs et dans les prairies bien loin du noir et de la poussière de l’agonie. La pente s’adoucit et le cœur ralentit sa course, le tic tac, sa confidence honore. Ils étaient beaux, ils étaient bons les soldats de la garde montante, les enfants sages dans un ballon, les petits rois en embuscade qui cherchaient la vie en toute saison. Dans la campagne l’aurore éveille les amoureux.

Il y a la certitude du devoir accompli.

18 Février 2005.

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