samedi 24 février 2018

Il est une histoire qui commence terrible.



Sur la terre et sur les eaux, sont des rencontres sans passé et sans avenir. Il marche sur les eaux, les pieds se heurtent aux galets la longue nuit fut pleine d'espérances. Les efforts dans la campagne entre les pieds d'une vigne, la bave coule, les escargots sont à la peine, elle s'impose cette image, la laideur en bataille pour que jaillisse la couleur sur les lèvres des habitudes. Et ce qui frotte fait école défigure et désenchante le traîné dans la poussière. Ce dévoyé n'accorde rien ni filet de sauvetage ni bravoure, les ébats sous la vigne sont condamnés à l'abandon, personne ne croit à ce dérapage, l’officier a peur du sens et le filou est en dérive. Il y a bien sur sensation et douceur fine sur les moustaches, ces enfants sont dans la poussière et les aiguilles les écorchent. Imagine-t-on le carnage de bourgeons écrasés sous le dos ou la jambe, qui s'affolent et ne parviennent qu’à tuer. Ils n'y croient pas ces deux qui rampent et laissent dans les cailloux la trace du duel de deux bêtes qui croyaient y parvenir, Abel pour Abel, en place du combat de Jacob et de l'Ange. La nuit est pour l'erreur et l'outrance, les échoués ne se croisent plus, en signe monte à la surface des habillages de saison, les vêtements tombent par vagues et le corps se dessine dans le petit jour, il marche sur les eaux le pied posé sur les galets, la peau frissonne, les chevilles se croisent sans grâce et sans beauté cette marche est une montée vers le calvaire un chemin qui croise le monde et le ciel, les vagabonds titubent sous les arbres et la peau se retire mordue de fraîcheur et de honte. La nuit vient à la surface sur cette table d'eau qui dort, les petits poissons sont en vrac et les yeux se gonflent de peine, les habits volés on ne sait, le vagabond au cep de vigne, ces efforts inutiles, la salive qui coule en flot et se mélange à la sève, la pauvre vigne est dévastée, le compte de plaisir est en panne, ils ont peur de la volupté et s'accrochent sur l'ignorance, le plaisir est aussi l’œuvre de l'apprentissage, ces écoliers sont en panique et n'ont pas conclu l'exercice. Sans grâce et sans beauté, la marche glisse sur les eaux et le jeune corps se désole, que faire aussi sans arme blanche, sans bâton et sans appui. Il est un genre de miracle, un Vendredi sort sur la plage et lève son maillot de chiffon rouge. Il est assis sur le sable, la peau égrène des soupirs et des vagues qui fondent sur les yeux qui sortent de la tête. La poitrine ouverte le cœur respire sous la main qui presse et complète le tableau des amours. Gardiens de chèvres sur la rive, la nuit se lave dans le fleuve et leur vie enfin commence, les boucles noires sont posées sur le chiffon rouge. La trace de l'aurore, la décision du bonheur à saisir pour l'instant.

13 Avril 2005.

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