samedi 10 février 2018

Il fait froid.

Il fait froid. Celui qui interroge les écrits établit un royaume, il règne sur un peuple en marche et trace, de la tête au cœur, une architecture de volonté et de courage. Cette hauteur se distingue entre les draps, à l’appui de la fenêtre. Les voiles jaunes séparent les cœurs battants. Ces enfantillages consument, un brasier allumé par des rapaces dévore le charbon, sans savoir ce que brûler veut dire. Les roseaux et les chevaux dans le vent regardent, avec l’œil sage de ceux qui voient venir la mort dans une courte lune. Les cœurs se donnent, le soir, derrière l’église. Les rencontres se chargent d’imprécision, des figures noient leur vérité dans un bol de délicate composition. Le silence entoure chaque pas. Chaque sujet obéit à l’absurde, se frappe sur les cotes et embrasse la vie sans délicatesse.

S’il lève les yeux au ciel, les étoiles frisent son horizon, à chaque respiration il perd son royaume. Les nuages fendent l’habitude en flocons. Leurs ombres laissent sur la couverture une impression de justesse. Les planètes, les draps du lit, les rideaux, la ronde des astres, offrent une suite d’or aux princes qui demeurent. Ils ont de la fureur dans l’abandon, de la rage dans la douceur et des avantages à pratiquer la vérité. Il est un poids de plumes qui grandit leur justesse. Le sacrifice dérange l’ordre du monde. Les voiles flottent, la chambre est vide, le manque perturbe et suit dans le froid et le pardon. Dans ce royaume l’accord s’enfuit dans l’espace. Une nuance de chagrin file sur la route. Le tour de la maison se pare d’innocence, les enfants ne donnent pas de sourire aux aveugles.

Les pauvres gens obéissent et figurent la farandole des amours, coupables de ne jamais sauver le monde. L’espoir toujours relancé, l’amour fait tout, berce la facilité. Et si l’amour était aussi l’indifférence et l’abandon, je t’aime et tu t’en vas, part, il ne faut plus te voir. Il faut l’entendre, la raison et la rigueur fendent les bras de ceux que nous aimons. Ils sont princes dans le royaume et figures d’anges couronnées de la soif du démon. Les pauvres se désolent et poussent des cris la nuit quand le baiser dérange et l’apparence fait peur. Au retour du jour et des caresses de saison, reprend la voie de l’échange, le partage vient souvent chanter des merveilles, il s’affronte à la rigueur. Les voix se dirigent vers la source, le recul permis à tous les âges fait à l’envers un panache à la fumée des oriflammes.

16 Février 2005

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