mardi 20 février 2018

Figure d'empire et de royaume.


Ensemble, commencer, heurter le fond, pour que le reste monte et donne sans attendre un soupçon de liberté. Seule à demander plus, une étoile confond le rien et l'absolu. Les enfants étendus sous son passage, plongent avec entrain dans un infini de questions. La forme est un avenir en marche et en paroles, l’horizon si blanc, les frivolités douces, les esquisses et les réussites défont en une apparition le nœud de tout ce que retient la vie avant la mort. Les fractures, les crevasses et les fêlures secouent le poids terrible et sans saveur de la vie qui coule et s'avance. Les enfants se cachent dans les grottes et attendent les vieux et les sages pour fendre l'armure et la coquille. Dans un recoin l'amour caché, attend et espère. Le rêve des vieux, doigts qui fouillent de jeunes vies, se répand sur un éventail, les foudres et les guerres se disent dans la peur, le corps se retourne et gémit, une palpitation tremble et reconstitue la porte du paradis. Les touts petits se dandinent le long des reposoirs de feu et de sang, figures d'outrage et de délices. Le vent quand il se pose allume la clarté, l'ambiance se calme dans un espoir de souffle calme et de bonté sucrée. Les spirales et les pirouettes défont l'avenir, le ciel se balance dans la grande agitation des étoiles que balaie la poussière. Le vent figure pour des générations l'ordre de la guerre et du malheur.

Enfantez des sarcasmes et buvez sans raison, l'avenir se noie dans la tristesse et mélange, le sirop et le cœur. Les sauvages ont pris pied sur la terre, ils déchirent la bannière, les affreux se gorgent d'incendie et de parages ravagés dans des éclairs de mauvaise fortune. Les enfants chantent la parole lente et trop riche, la rime partage et les effets de manche tombent dans le plat de la main qui détend la sauce du silence. Il faut chanter en grimpant l'escalier, le risque du succès est à prendre sans rien laisser. La montée lente vers le malheur suinte d'une humeur mauvaise qui se répand, elle désole et appelle le danger. La guerre est à venir, les oiseaux s'enchantent dans la cage toujours ouverte où le devoir se fige dans la vie raisonnable et sans frisson. Il faut en finir avec l'escalade, avec les efforts, avec les effets qui détachent la certitude de l'obscurité. Le plaisir coule sur la manche de ceux qui sans savoir partent vers la mort et la souffrance. La guerre vient et les enfants se signeront debout, comme des singes à la surface des branches, l'envie de gagner pointe son ombre dans un coin de mémoire et de firmament. Le plaisir qui inonde déclenche la bataille, les soldats se perdent dans l'oubli de la volupté. Les petits enfants vont mourir à la guerre et les bleuets de vingt ans chanteront encore, loin des tranchées, que vont devenir les fleurs.

10 Avril 2005.

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