samedi 12 octobre 2019

Enfants, venez.

Comme une guerre, avec effroi, on se regarde et on estime, un pas à droite, un pas ailleurs, on s'effarouche dans l’attente, on se démonte, on décompose, on en rirait, on s’en cacherait la saveur, les avantages, les espérances. La route est noire et les arbres au bord, on se couche, on s’est couché.

On se réchauffe, on avance, enfants venez, nous sommes au bord, la route est noire, les yeux se taisent, on se coucherait, on attendrait la fin des choses, le regard perdu, la vie amère, la pression d’un bras sur l’autre étendue, catastrophes à venir, le jour suivant le jour après.

Ils se jouent vainqueurs et grands et pendus en bout de cordes. La chambre est vide, les yeux, tout chante à la fenêtre, les yeux ouverts, ils se pendent au bout des draps, au bout du temps, à corps, perdus à rire en éclats, le frisson bleu, la mort certaine, petite, petite tout de même et quand même, quand même.

Il y faudrait des choses grises, le ciel est noir, adieu, adieu, il va pleuvoir, ils vont se mettre sous l’ombrage, soleil perdu et cœur noyé sans rien, tendus, sous les arbres, les yeux perdus, la main étrange. Ils se remettent, ils avalent un air moins frais.

En cadeau, beaucoup plus, sans rien, dire il faut aimer, il faut s’aimer, enfants venez, il faut vivre ce que l’on est, je regarde et j’aime et je ne veux que la liberté, ils sont couchés ils sont en peine, en chaud, en nage, sous les filets les rayons percent, percent les volets, les rideaux.

Ils sont étendus, ils avancent un pied, un autre, une autre vérité, le regard sourd, le corps muet encore, la main posée de hanche en hanche, de corps en cris, de séduction en à peu près, en eau sur le drap, les mains posées ils se concertent, ils s’enchantent, ils tirent la main de l’épaule jusqu’aux serments, jusqu’aux aveux.

Il faut, il faut rentrer et peut être va-t-il pleuvoir adieu, adieu, je persévère. Je suis posé, j’y resterai, je serai fort, je serai sourd, je serai constant et sans doute comme un roc, comme un roc je reste en place et rien n’avance et rien ne bouge.

Je reste sur le lit, sur les draps, je reste là, je suis lié, le dos aux draps, sans rien devant, comme en guerre, je reste joint au temps promis. Au temps vainqueur, l’amour avance et je suis calme et je réponds, j’accepte tout et je commence.

Un sommeil calme, un roc muet, comme un siège pour attendre ici, la vie est longue et loin bien loin de la solitude, loin de tout, loin de l’aventure, je reste calme comme un roc dans la tempête, contre le vent et contre la tempête, fenêtre ouverte et cœur content.

Je reste en place et je garde tout mon courage, ainsi, ainsi les âmes fortes, contre le vent et pour l’amour et jeunesse passez, enfants venez, combats enfuis, comme en guerre, comme un roc, tout reste en place, pour que tout reste, pour que tout se calme, et que tout dorme sur le moment.

Sur les bras, les mains posées, le cœur dans l’eau et la chaleur. Ne me dis pas que tu aimes, ne me dis pas que tout tient là au creux, au creux de nos mains, il faut, il faut accepter et dormir, au repos, au calme pour longtemps.

Comme des rocs, comme, contre le vent, contre les tempêtes, enfants venez, fenêtres ouvertes et bras de grands. Une jeunesse en fuite, enfants venez, le roc est posé sur les draps.

05 Août 2012.

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