Il y a une
odeur de raisin sous la planche qui se dérobe sans cesse au nez de qui déborde
de passion. Il racle dans la cour, le sol de sable et de marbre tourbillonne
sous le vent. De la douceur il se lamente, le soir entrouvre la porte de
l’hiver et la raison fuit. Il est certain de prendre dans la manche une petite
fleur de volupté, une saison de jaloux et de clarté. Il s’inquiète de voir
venir sans trembler et debout de beaux enfants, innocence des aveugles et des sourds qui mordent dans le creux de
l’épaule et du torse. Les incollables déshabillent leurs affaires de grâce, dans
le soir qui vient. Ils se reconnaissent dans la surprise qui leur fait dire
encore, et qui les ressuscite.
Il se dérobe à
peine celui qui vient de loin et qui chante l’Espagne sur son visage pâle, la
pudeur définit l’outrage. La perle, les sillons, dans la candeur du rire des
petites qui volent aux étals, les anciens se lamentent d’une erreur de pique et
languissent dans les soirs de pluie. Ils rentrent dans l’oubli les rois de la
vaillance, les sans peurs et sans âme qui mordent dans le sac et font tomber en
plus dans la main des passantes des gerbes de fumée et des étés de peur. La
violence du mot est une parenthèse qui se défait aussi dans la vie explosée,
dans le regard sans fin, dans le renom sans faille, dans la vie espérée et le
calme parfait. Il y a dans cette douce étreinte une heure de bonheur et des
sourires sans pareils qui se défont.
Les orages
dans la plaine trop sèche font écarter les chevaux qui mâchonnent. La danse
chante en eux la vie qui recommence. Les éperons de cuivre des cavaliers qui
passent, dans la chair des chevaux mordent gaiement et font saigner le cuir
dans la lueur du premier matin. La violence du rire qui se gonfle affirme une
peine évidente, un cœur à l’unisson d’un enfant qui pleure des cailloux. Savoir
vraiment si la vie qui bouillonne est bien aussi étrange que la raison qui
dort. Les vagues se détournent du corps perdu dans la brise de mer, les eaux
salées détrempent le rire et le tapage. Il y a dans ce jour qui décline et qui
dure une petite joie, le travail avance et dure dans l’espace le triomphe des
mots qui posent pour toujours.
Les remous,
les embruns, les vagues et les abris sous les grands arbres noirs unissent la
fleur et le grand. Ils content aux absents l’épopée des enfants. Les beaux
dimanche ils font des châteaux de sable et des rêves d’amour. Il y a dans cet
air une odeur d’iode et d’ambre qui filtre le soleil et rompt avec la vie. La
nature décolore la peau et grandit le désir. Les remontants du rosier se
signalent et l’orage encore est absent. Les infidèles sont en attente et
figurent là haut dans le regret de tout. Les nuages qui volent sur la tête
décoiffent le front des visages dévoilés. La violence, ce but qui tourne sur
lui-même affiche la passion dans l’ombre et danse avec les saisons. Ils sont
sous les nuages et ne perdent pas leur temps.
17 Août 2004.
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