Le glaçon dans
la coupe pleine déborde sur le bras. Un frisson d’âme, un rappel de forêt, chantent
dans le soir qui coule, désespèrent de tout et finissent dans la mort même. Le
vide tire le présent et fait descendre une espérance sur la flamme. La foule
s’étonne du bien et raille, rumeur sourde de papier froissé. Elles chantent
fort dans l’air et disent l’absence pour tous, les vertus meurent au lointain.
L’équipe suit le doigt de la raison, perd sa fleur et le pardon. Ils sont
encore dans l’enfance les aigres doux et les sanglots portent dans la cour les
rois et les derniers soldats. La résistance organise un combat de grelots qui
tintent. Le rire en cascade finit par s’épuiser et le retour de bataille arrose
de sueur les bras posés sur une balustrade de chance. Une aventure menace, une
sorte de frisson bouleverse et remue le long du dos.
Un grand corps
noir se déplace sur un nuage, une équipe admire sa force. Une famille accrochée
à la planche de l’ivresse, décline doucement vers la chair qui se décompose.
Les deux scènes se rencontrent un été de tourbillon, de vent et de sable. La
forme noire court vers le plaisir, et chante dans le bruit des arbres et de
l’azur. Le corps fabrique l’espérance, dans le parfum qui agace, dans le pli de
la parure d’or et de diamant, à tout moment. Les yeux collent dans le dessin de
la vie, poussent devant eux du chant, de la boue et des cailloux qui fusent en
églantines de vérité.
La foudre
bleue part à l’aube et souffle dans la conque du salut, taillée dans la corne
de la beauté. Le jour s’envole, l’éclat brûle l’horizon de sable et d’eau. Le
sacre du roi finit par imposer l’orage, rien ne vient devant l’autel. La double
vue sur les audaces, le ventre se tend et demande un sourire. La vie se mure en
silence dans le radeau. Des explosions filtrent, les enfants jurent sur la
place, les parents dorment dans le noir, les corbeaux se rassemblent et rien ne
fait pleuvoir. Ils dorment accoudés aux planches et boivent tous le vin salé,
les larmes et les absences et le départ trop espéré.
Il passe sur
la rive, le roi de tous et des cailloux qui ornent son corps immobile qui
flotte sur le sable gris. La famille s’enfonce et descend dans la plaine
blanche. Le rêve passe sur le bord, à peine éclos sur la procession des gens
qui arpentent et tracent sur la terre le sillon de leur présence. J’étais ici
sur ce domaine dans l’air trop cher et trop lourd, dans la saveur de la menthe
et dans la braise du vin qui coupe et brise la mémoire, le vent fraîchit dans
le soir, le souvenir de la lumière se déplace.
Veux-t-on une
espérance, un tour nouveau à la façon de rire, et faire dans la confidence une
chanson de déraison ?
17 Août 2004.
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