Un linge est son berceau.
Sur le tissu, les couleurs du monde, les voyages, la mer, la douleur de rester. Quand les clameurs s’apaisent, l’enfant doucement meurt de rester incompris. Sous le regard des tourterelles, un cœur explose, la terre est ronde, orange et bleue. Comprends et vois. Collines immobiles, plat des marécages, la terre dit l’angoisse. Enfant, trace la ligne droite et fauche les roseaux. Grain par grain, les oiseaux pillent bec ouvert. Le cheval de bataille pose des questions. Sur la terre se mêlent le trouble et le bonheur. La vie penchée sur les paquets de couleur, un frisson passe au dessus de l’indifférence. Le présent termine son temps. L’inutile et le futile sont vivants, les guirlandes de joie brillent dans les yeux. Les enfants iront loin, les cloches tintent. La profusion célèbre la pauvreté, les maisons croulent de lumière. Un père, une mère et des enfants aussi, ce soir autour d’eux, petits apôtres, pauvres santons, serrons sur nos cœurs les enfants jamais venus, déjà partis, enfants prodigues, enfants qui ne parlent plus, enfants oubliés, que nous ne comprenons pas, qui ne nous comprennent plus et surtout, surtout, les enfants des retrouvailles, ceux qui vont revenir et ceux qui vont arriver.
Le renouveau enchante.
23 Décembre 2004.
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