Sur cette scène les morts se relèvent, dans la nuit blanche et bleue, sous l’étoile polaire, au pied d’une croix. Les pôles et les liens et le courage se confondent, il y a une distance sans espoir entre le coucher et la nuit. Les évidences au cœur, il faut battre campagne, rendre un soupir dans le vent. Le cercle est en accord avec la musique, les étoiles se donnent à l’espace, dans le soir. Il faut s’accorder et chauffer le corps pour l’exercice. Au tremblement des doigts, à l’agitation de l’eau, le mystère s’impose et ruine la cadence, la musique est volée, le silence vient. Il faut aller sur la bonne rive accrocher un ciel sous les astres. Une nouvelle étrange est venue sur l’épaule, ils ont encore un jour pour forcer le passage, pour rendre dans la danse une sentence grave, pour finir le chemin.
Les oiseaux vers ailleurs. Ils sont bousculés et tendus et frémissent dans l’ombre et passent, au point de fusion, ils se croisent et composent. Il faut les attirer et se tenir debout, et se tenir tranquille et reformer le cercle et grandir dans le monde des incendies. La vertu, le trésor, la déroute, ils ont accumulé une infinie douceur, une longueur de doute, un fragile équilibre entre le vrai et le ciel sans nuages. Les astres en volant referment les fenêtres, les îlots sont remplis de dépendance et de regrets sans nombre, de frissons de chaleurs, de murmures sans voix, ils sont aveuglés et cernés de courage et relevés encore. Il manque de la saveur et du piment, une goutte de sel, pour affronter les ombres et renaître nouveau, posé sur le mal. Il faut le terrasser et endormir la lutte, le calme est à venir et les efforts sont là, le calme va venir et sera une offrande, un plaisir supérieur, les oiseaux sont en place et battent la mesure, la cadence doit être soutenue, ils frappent les eaux et le silence, le recueillement chaste, la position bénie, le regard en arrière, le regard en avant, la marche est soutenue, ils sont relevés et se précipitent et vont tenir encore.
Sur cette scène les ombres ont conquis le fracas, les bravos, la séduction, les poseurs sont servis et dansent sous les arbres. Ils se relèvent et taisent la lumière aperçue, les éclats de parfum, de piment, de caillou, ce monde est bien petit et impose l’ennui, les signes sont rares et les images tournent, la figure du haut est grande et battante, les aiguilles posées sur le temps, les sortilèges fuient et rendent souffle, le calme est posé sur les eaux et se remplit de vie. Ils grattent, grattent, grattent et reprennent leur forme, ils ont comblé le champ, répondu point pour point et versé sur le sol le parfum de l’absence, la chaleur est partie, il reste son rythme, une rue après l’autre, un drame pour ceux qui dorment. Ils sont en attente et rompent des gerbes de roseaux. Des boisseaux sur la lampe, la lumière est cachée. Attendez, je n'ai plus le temps, attendez, le sommeil a tourné et je n’ai plus de jour.
25 Août 2006.
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