Il
faut conjurer la peine, les hommes aux chantiers, le soleil au plus
haut sur les cordes et les doigts, les cailloux passent et se détachent
de la paroi, ils sont aux chantiers et percent les mystères, le vent
souffle tout droit, le livre ouvert, en haut, en bas, ils se
questionnent, faut-il lire une page de plus ou retourner à l’amour qui
dit tout, qui peut tout, qui fait tout, qui est tout. Les mains claquent
la peau.
Les gémissements tendus, le feu les dévore, ils ont agrandi l’image et au coin du jour leur nuit transperce le silence. Ils ont sorti la langue, lentement la chair les doigts pincent, la peau est noircie sous les yeux. La musique claque, ils sont exposés sur le fil et offrent leurs saveurs, ils sont abolis et perdent des gouttes de rosée, des filaments de rêve, leur poudre est au cercueil, le lit les rachète.
Leurs yeux tournent sur l’eau, elle file de leur bouche, ils sont mangés d’amour et d’abandon et leur livre résonne de cymbales : il est un airain noir qui bouscule la peau et force la certitude. Il est une maison qui chante l’eau, vive l’amour et la déraison, et charmés par les gestes et bercés par les parfums, ils se composent un état de fatigue, un relâchement pour entendre percer le combat.
L’assaut est achevé, les muscles tirent, ils ont grandi, et changé de raison, leur ciel est en partance, le froid souffle sur les murailles, le tambour est en transe, dans le jour, les yeux cillent sur le grain à peine chaud, à peine sec toujours parfumé. Ils se claquent pour rire et comptent une clé, un grain de beauté pour eux seul, une once de sagesse, ils en oublieront bien les ombres tenues de deux doigts.
Ils sont simplement heureux et recommencent et recommenceront, priant le ciel d’éloigner pour toujours la faiblesse et l’ennui, la lassitude est encore dans le panier, sous le couvercle en osier ou se traînent les pelotes, ils vont demander et obtenir plus de cercles où consumer le dernier soupir, les dernières semailles. Ils sont grands et tendus et bercent leurs nuits.
C’est un chantier au soleil, une épreuve, une histoire pour aimer jusqu’au bout et beaucoup plus loin que la fin, il faut inventer un parterre, un orchestre, une claque infinie sur la peau, sur le cœur les frissons sont noyés. Encore plus loin, encore plus loin, plus haut, plus fort, ils sont à genou et consolent leurs yeux de perdus, de battus. Les sorciers sont cernés, ils inventent l’eau vive, elle coule sur leurs doigts.
Ils sont sereins et ancrés au cœur de la joie.
23 Août 2006.
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