dimanche 6 mai 2018

Enfants.

A l’origine, l’atmosphère crée la grandeur et le partage, en marche, la chute commence et compose le futur. Les fleuves vont à la mer, l’écho du chagrin demeure sur la rive, le petit enfant vient et saccage le bonheur. Il chante en bousculade et en action, en remord et en espérance. Il est le plus beau, le plus courageux, le calme en partance défait les illusions, la voie est tracée et file sur le sable, il faut suivre ce sillon vers le bout du monde.

Les ondes réclament un parfum d’autorité, la précision rassure et réjouit les enfants jaloux. Ils gardent pour eux seuls le sentiment d’amour et d’abandon, ils ne donnent rien, raflent la mise et n’assumeront pas le carnage et l’horreur. Les aventures de la jeunesse se tournent vers les maîtres, incertains ils autorisent tout et donnent des leçons d’ignorance et de félonie. Le forfait annoncé, le rapt des enfants sur le sable, la peur, raclent le fond de l’âme et cognent un cœur de pierre sur un banc de bois et de mousse. Le froid dans le regard éteint la beauté, la suite est rendue à la vertu mourante, les rires de l’enfance sont découpés d’un doigt de jalousie et d’ordre dépassé. La peur referme les portes, l’espoir est mort un matin sous le givre, ils sont accoudés et penchent les yeux sur des coupes de marbre à remplir de larmes et de cailloux. Les figures du haut se grandissent d’un éclat incertain, la fontaine d’argent coule et l’éclat bleu du jour file sous le balcon.

Ils se cachent et donnent un appui au remord. Ils se perdent et dresse à leurs vies un constat d’horreur, la glace bloque le cours de la jeunesse, la générosité est morte avec les rires, il n’est plus un cadeau de fantaisie, une once de joie pure. La forme est au pilon, le sabre fend au long l’ardeur et l’offrande, les irréguliers profanent les bassins de perles noires et d’innocence pure. La chronique du mal est meublée d’un fardeau, l’horreur danse sous les arbres, les regards tirent des cordes de bravoure au bastingage, la mort est en voyage dans la peau de la beauté fanée, flétrie sous le menton, les plus beaux sont absents et portent leur rancœur, il faudrait du courage et de l’offrande. Les reptiles se traînent sur le sable, les nuisibles sont partout et jettent sur la pierre le cœur perdu, arraché et transi. Il faut aimer et donner plus encore à la vertu et au charme des bois. La précision est une remontrance, le courage rassure et fait danser les bras, les jambes en conquêtes, les regards fauves croisent l’ardeur sur un lit de feuillage, les hommes sont perdus et ignorent la suite, les enfants sont dressés et mordent le chemin, la main qui caressait est ouverte au milieu et le sang coule aussi de cette incision. Le visage perdu et la vie, se resserrent sur la blessure, il ne faut plus saisir et tenter de comprendre, la mort est une déroute, les plus petits vont à l’assaut. La bataille est lancée et rien ne recule, les rumeurs, le servage, les rentes, le droit, la visite du corps sous le linceul de jade, les danses de saison. Enfants saisissez les harpons, en chasse, en guerre, retombez sur vos deux pieds et réchauffez vos âmes, la solitude est un poids sur le cœur.

26 Décembre 2005.

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