samedi 5 mai 2018

Il y a sur la vie ...

Il y a sur la vie qui passe une imposture et des regrets. Un cortège de remords fait face aux rancœurs. Je cherche, ils foncent dans la bêtise, les affameurs de chien, les broyeurs de rosée. Ils rêvent d’union et affrontent la contrainte et la défaite. Les serments, de chant et de bruits se font et défont sur leur avancée, en tremblant, sous leurs yeux. Sur le carreau, une promesse claire, la région est tenue, le deuil est annoncé, les affreux partent et donnent une illusion de rire et de liberté. Les vieux sont en attente, les jeunes dans le désintérêt, ces horreurs sont vives et pourtant grande la clarté. Tous vendent et revendent le plus beau. Les paroles claquent comme un drapeau sous le vent, les animaux sont là, le sacrifice est pour l’instant. La vie caracole sur terre et les enfants sont à genou, ils mordent la poussière et offrent des serpents et des fleurs de crin. La vérité est dans l’ornière, la boue cerne les affronts. Du fond des océans, l’eau viendra reprendre tout et donnera des gerbes de corail aux heureux qui pensent rouge en voyant bleu et choquent dans leurs mains d’argile des trésors de fécondité. Ces gens jurent de combattre et finissent dans l’horreur, il y a sur la vie qui passe une imposture et des regrets. L’erreur est salutaire. Le passé endormi dit une chanson pour un tapis. L’image faiblit et tremble, le sort est lié au repos, ma tête change et divague et fournit un compte de champs clos, une amertume de circonstance, un visage de ravi qui déploie un repentir de comédie, une escarmouche, une vengeance d’enfant pris à tourner dans la laine, avec l’air du soir sous le tapis. La bouche ouverte et sans armure il se donne un plaisir, une élégance de dentelle, un habit bleu de fantaisie. La parole, se mêle à la danse, finit, en haut sur le pavé. Les corps se mélangent et glissent. Sur le visage en dentelle est liée une gerbe de roses qui perdent feuille à feuille et incrustent les habits, la lune est vague et sans colère, il faut dire dans le cou, du bout des lèvres, la vie est lente. Commence le chemin, le sillon d’argent, la fortune revient et donne à la maturité une couverture de privilèges, un air d’amour ou d’amitié. Les regrets sont confondus, la silhouette est obscure et du vin je ne boirai plus. Les hommes ont perdu la bataille, la volupté est en retard, les derniers se griffent au mur du rosier qui perd ses clous. La fenêtre se trouve ouverte et le froid reste longtemps dans la chambre où je guette et gémit en remontant un voile comme un drap sur un mourant. Il faut prendre de l’aise et donner une fortune en bas de laine, un amour neuf, une rosée, une antilope dans la plaine qui court devant le lion et frôle l’herbe. La fuite et le tri et l’accumulation, je pose les images comme des cailloux dans un tas, le marbre est blanc et sa veine parfois est bleue. J’inscris un mystère, le bleu de la vérité, le discours, la péroraison, et il se pare de franche vertu, de soin jaloux, de renouveau ou de silence. Qui a jeté tout ce fatras sur la table des retrouvailles. Il faut un effort plus grand pour que le soliloque trouve une raison vraie, le chantier est ouvert, la chanson recule, celui qui a parlé est un mystère pour toujours, la vérité est bleue en cette circonstance.

Il y a sur la vie qui passe une imposture et des regrets.

24 Décembre 2005.

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