vendredi 25 mai 2018

Pour écouter encore ...

Pour écouter encore,

et supporter le temps, et rendre à la mélancolie sa place sous le jour. La lumière se déplace et dépose sur ma tête une ardeur de corail à éreinter la gloire. Il faut être ainsi assis au grand soleil dans un jardin de lune pour sentir l’accomplissement de toutes les prédictions, tu seras roi mon fils et grand parmi les autres et influant sur le destin des choses, la vie est une affirmation, il faut en rêver chaque contour. Le pas sur l’île heureuse et plantée d’arbres en bosquets et changeants sous le vent de la mer. Il est un souvenir, une fusion sous les rocailles, le désir s’est planté là dans un havre posé sur le tas, ossements blanchis par les vagues et le sel. L’océan est un rêve, les lilas ont finit de fleurir. Le décompte range dans l’angoisse le tic-tac, et la montre, et le balancier noir. Effleure la vie et rend avec les autres, un service poli à la chance. Les erreurs et les rires et l’abandon se connaissent sur le coin d’ombre, la finesse du trait, la fleur et la saison et le remous et le champ de luzerne et la vie en battant refuse le sort et grandit dans l’attente, les miracles sont possibles et les effets du vent sur l’eau sont innombrables. La question est posée et donné le calice, la supposition et l’énervement pour de bon et dans ce grand péril du tic-tac de la montre le temps est défendu et le rien incertain. Les épreuves et les joies et les grandes tirades, les sermons pour les morts et les chiens qui s’en vont et se mêlent d’amour dedans les marécages, les épreuves et les joies et le respect des âmes ils vont s’en retourner au paradis des fous et des aveugles et retrouver la raison et la vue et la confiance, il faut faire avancer dieu à travers les champs et en recommencer une épopée terrible et faire dans le soir un serment pour toujours. A jamais je suis lié à ces instants paisibles, tous étaient endormis et je veillais sur eux et là haut sur ma tête rougeoie et couronne le grand soleil qui force le regard à incruster une profonde ride dans la face sur terre et dans le firmament. Le regard est tendu et collé par le ciel les rayons nous aveuglent et forcent la peau à se tendre trop noire et brûlée et le temps se rétracte et l’œil un peu plus, pleure sa destinée. Il est assis ainsi dans le jardin, les ombres sont perdues et glissent sur les marais, la mort en ce jardin promène un peu d’ennui et le lien vers les autres est en construction permanente et froide. La saison se faufile et chante à l’absente et connaît dans ses mains une bague de joie, à serrer sur la peau, à rendre les armes en embuscade dans les grands arbres perdus. Il est assis ainsi, roi dedans son royaume et chante pour lui seul une profonde lamentation, la plainte est forte, le pleur est retenu et les adieux sincères, le monde a changé et passent les colombes dans le ciel au dessus de la tête rougie et meurtrie doucement par le poids si étrange et supporté du doute et des regrets. Le trait est liquide, et franc, et fort aussi car il est sincère, la sérénité décrit dans le jour une étoile nouvelle. Sous le soleil, brûle et écrase la tête, et assèche les grands marais pour fleurir et grandir une gerbe de lune endormie dans les roses.

22 Avril 2006.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire