vendredi 18 mai 2018

La belle meunière .

Un homme calme et sage rêve une vie, en prière dans le couloir. Il va se soumettre à l’immensité des choses, un événement est en marche. Il songe à se couvrir et tourne un regard dans l’air, vers le ciel. Le retour des saisons l’a saisi, elles seront, et finiront. Dans l’alcôve, des bruyants crient à chaque effort et arrachent du poil d’un revers d’ongle. Le mal ne fait ni oui, ou non, et laisse une trace sur leurs fronts, un avenir dans la tourmente. Le feu couvre les eaux, les nuages affolent les oiseaux : ils crient à chaque effort. La terre les bouscule, son grain se disperse vers la lune. La vie et le désir, dans le lit, recommencent, il faut les entendre dire et redire, la fenêtre ne s’ouvre pas, rentrons bien vite, adieu, il va pleuvoir. Il faut tenir ces secrets et les lancer en l’air pour la vie.

Ici, il passe et commande à son âme d’ouvrir ses portes au bonheur, respirer sans y penser, offrir son sang et sa vertu, définir ce qui est à prendre pour ordonner et commander la vraie vie. Le bien chauffe et commence, rentrons bien vite et vivons tout ce qui se doit. La perte et la souffrance, percent la peau sous son toit, dans son absence et dans ses voiles. Le cri, il est seul dans ce sens, revenir et partir vers la tourmente. Ils retombent, ils bruissent à chaque effort et donnent les yeux baissés, une espérance pour la joie. Le son lourd est tendu, il finit dans le petit jour, il a rempli un panier blanc des herbes de la servitude, il faut trouver le fil, tendre la pelote et ranger sur les étagères le mal qui ronge cet esprit. Avec plaisir il faut en faire une clé.

Cet homme calme, il tape sur le sol. La parole est sinueuse et refuse l’angle droit. Il faut suivre et récolter ce qui est à dire pour en poudrer le nez et les oreilles des silencieux qui observent, que faire pour sortir des vieilles habitudes. Un passage, une oraison, pour finir le discours des autres, la vie est un mélange et les idées sont en attente, la saison est lancée, les oiseaux se traînent sur le sable. Les bruyants sont armés à l’arme blanche et dansent au son des tambours. La prison, les habitudes et les certitudes, que faut-il chanter encore pour que descende sur lui, ce qui doit, ce qui crée et console, la place est faite pour le ciel et elle s’ouvre à perpétuité. La vie est dévoilée, ses chapitres s’inscrivent sur le ciel bleu, il tourne blanc, les nuages descendent et le bercent.

Un esprit entrouvre la porte: le temps est utile et rien n’est perdu. Les mots se déplacent et prennent de la vigueur, l’espace est en attente, les yeux voient une lumière, un tout petit espoir. La corde a tracé le sentier, la parole est tordue, et le ciel s’ouvre. Il faut compter et recompter sur les doigts. Les tours tirent sur le poignet pris dans le chanvre de la corde, le royaume ferme sa porte, l’homme attend, le silence perce l’espace, il faut commencer et croire en cet événement. Il faut crier à chaque effort, rentrons bien vite, adieu, il va pleuvoir..

20 Février 2006.

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