jeudi 3 mai 2018

Uccellini.

Attendre, sans trembler et sourire de cette réponse, il est en voyage. Les rusés plument les oiseaux cachés. Le destin est une histoire torse, les oiseaux se cachent sous le lierre et défont les branchages. Il a bien nettoyé et le feu ne prend pas, la fumée éteint ses efforts.

Les petits oiseaux traînent de vivre. La terre est sèche et froide, l’hiver chemine sous le lierre et ils se cachent. Ils ignorent le mal, leur destin franchit l’horizon bleu, le froid sèche les plumes, ramène son visage à la cendre. Il accumule le reste du trésor, l’arbre prend place.

L’humeur de l’hiver est une boucle de rires et d’abus. Un souffle d’air affame cette déraison. Ses heures filent, il pose un fagot, le bois mord, la pierre penche dans le lointain. Il cherche le printemps, dans l’espace il le dessine, son avenir en offrira les ruines dans ce jardin.

L’année va lever ses branches et ses feuilles. L’espoir n’est pas ici, le temps coule sans contrainte, tout recommence, rien ne s’achève. La force diminue, les rosiers seront en fleurs sous ses yeux ou d’autres, l’importance du savoir est son œuvre, la raison va et raccroche la mémoire.

Les oiseaux laissent leur chantier, les nids sont effondrés, la solitude est ailée. Les rides au coin de son cœur agrafent sa colère, les nouvelles sont affreuses. Un enfant dans son berceau cueille le monde à son allure, un autre détruit et ameute. L’écho est néfaste, le père inquiet.


La vie démonte la beauté fugueuse, déroute les bons. Il y a méprise, un tourment marque la main d’une griffure, le rosier se venge, les citrons sont plus vieux d’un an. Le froid a nettoyé, la lumière est rare, l’effort montre la route, il faut suivre les petits, les fleurs sont oubliées.

Ils râlent, font et défont une cascade de voleurs, ils se posent sous la branche du sacrifice. La tête est embrumée, les rideaux flottent au vent. L’air circule, le froid prend en main la circulation, les promis sur la route tournent un avenir sans gloire, une déception étrange.

Les animaux se cachent, les oiseaux passent sur le jardin et font trembler les reclus qui s’y tiennent, un mur va tomber. Le retour des heures est annoncé sans surprise, les nuages donnent de la fin à tous les temps, le chaos est en marche, l’avenir est sauf, le ciel est froid et lourd.

Il faut sortir de l’ornière et gratter la terre, le feu sert à nouveau, tout entretient sa blessure, sa jeunesse est finie, son temps bien compté, le désir en voyage, les lilas posés en arrière, son visage est mordu de soleil et de froid, les oiseaux en cachette donnent becs pour becs.

La taille est nécessaire, le massacre est prévu, les heures passent, il faut chanter et donner à rêver. Les enfants sont contents, les vieux se désolent, l’amour se promène. Ce fardeau est lourd à ses épaules, la vie est une misère, les yeux sont las, les pierres parlent faux à ses genoux.

Les outils reposés, il faut attendre et donner à vivre avec ce rien qui l’entoure et le fait trembler. Le printemps viendra, il faut poser des questions : est-il utile de brûler ces herbes, faut-il chanter les jours de beau temps, doit-il donner a l’aurore sa place, hériter de son crépuscule.

Il est un jour ou le seul travail est de racler le sol avec les doigts.

23 Décembre 2005.

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