lundi 15 avril 2019

En terre, au feu.



" On mettra en terre et au feu ces vibrations, ces erreurs, ces murmures. Le souffle et la conviction manquent. En terre, au feu, l’incertitude, la vie échevelée, le souffle descendu, la gorge emprisonnée, il reste à bâtir pour le monde, la raison est perdue, le souffle est suspendu. Il reste la terre et le feu et laver les orages, et tendre au sol sous un masque noir, des pleurs et du chagrin. La fatigue accable, il faut, une passion profonde, un mot écartelé, une conviction surprenante, surprenante, il faut penser à tout. "



" Et convaincre et se convaincre, poser le pied au sol, chanter sous les branches, finir et reconnaître la suite, la force perdue, les paroles envolées, la jeunesse féroce, la guerre à venir. Le pied sur les cailloux, les sermons sur les champs, la fatigue immense, on se mettra en terre, au feu sous les branches, sous le soleil, sur le temps fort, sur ce qu’on perd sans rien penser, sans rien voir. On offre la vertu, on force son destin, la conscience claire, le pardon au cœur, la liberté, il y a un espoir, la terre, le feu. " 
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" Ils connaitront le pire et donneront des chansons aux enfants perdus, pour ce qui reste à dire, pour éloigner la peur, pour contrôler le souffle et tendre au loin, pour le loin. Un fil du cœur au cœur, du souffle au souffle, la portée sur le papier, la règle sous les doigts, une note après l’autre, on chante la terre et le feu, on se berce, on espère, on est contraint par une grande, grande fatigue, on veut y voir voler, on veut y penser un arbre de liberté, un abandon joyeux,






la terre se retourne, le feu se précipite, la vie est. "




" Là, on avance, on cherche. Le souffle manque, tout se dérobe au marcheur à l’horizon, tout tombe, tout fléchit, il y a des rumeurs, des convictions perdues, des trous dans la chaussure, les cailloux passent et blessent, blessent la chair nue, le cœur est amer, la peau est rayée, les yeux cherchent les taches, le soleil est noir, il reste la terre et le feu, pour dormir, pour rêver, pour accomplir, à parcourir, la terre et le feu. Il y a un défaut, une parole, un mensonge, la vie abandonnée, le cœur suspendu encore."






" Ils sont, au loin, si loin, perdus, et on attend, on y croit, on revient, sur la terre, au feu, les notes roulent et sont brisées. La fatigue est immense, les joues écartelées, le cœur défiguré, on avance et on cherche le souffle : en avant le masque, les vibrations surprenantes, au feu, à la terre, les pieds au fond, le cœur sous la main, la vibration, le cœur manque, la vibration est surprenante, le jeu est contrôlé, le cœur parle encore aux yeux et aux absents, les oubliés, et ne rien en savoir, ne rien en entendre, et oublier le fil.

Ô, la voix, un fil sur le cœur tendu et déplié, la vibration est surprenante, le fil est déplié, la fatigue est immense. On porte en terre, on porte au feu, l’échec et les sanglots. "


 
18 Août 2010.

Avec Maria Dolores Cano. ici, et là.

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