dimanche 14 avril 2019

Mélodies.

On pourrait parler d’Andromède, Cassiopée, des Perséides, étoiles dont la beauté luit, infiniment et tendrement, au ciel, au ciel, où sont les couronnes, on se demande : y voit-on bien, est-ce le temps, sur la route le diable est descendu, la porte est entrouverte, le signe noir est posé sur le devant, il y a une rumeur et des présences si précises et si mystérieuses, des étoiles au ciel et le souvenir, il y avait des jets d’eau, des herbes vertes, des rumeurs de soie, de la soie, en ce jardin et des tourterelles blanches qui fleurissent le bord de l’eau, il y a tout cela et la tête d’un autre et cette dame là, sous les arbres entre les jets d’eau, des sarabandes, des étoiles, il se force, il est reconnu, il se donne et il imite le maintient des autres, la tenue en blanc et noir des marbres, des vieux faunes, la terre est cuite, il faut s’en souvenir, le temps est suspendu dans ce jardin, le jour est né presque complet, presque chaud et encore endormi, les jets d’eaux, les gouttes sous les branches, les oiseaux blancs, les fleurs sur le marbre rose, on a dit il est rose et fleuri de tourterelles et posé là, devant le ciel, sur les herbes parfumées, sur le devant.

Des étoiles, Andromède, Cassiopée, la troupe des Perséides, on n’y connaît rien, tout est beaucoup plus complexe que la robe des taureaux, que les notes une à une sur le papier réglé, il se tourmente, il s’effarouche, le compte des étoiles est infini, il pèse, coupe et tranche et il songe, songe, les erreurs, les oiseaux blancs posés sur la margelle, la lune et les étoiles et la nuit les oiseaux dorment, blancs, gris, beiges, doux et calmes, roucoulent, sous le très haut, colombe, roucoule, les sarabandes, lentes, lentes, entre les lèvres l’air se glisse, il passe, il passe, les oiseaux tournent et roucoulent, roucoule colombe blanche, blanche, colombe, colombe, la robe des taureaux, le nom des astres, la fuite des étoiles, on force le destin, on tire les fils fort, fort, pour que siffle l’air entre les étoiles, entre les plumes, sous les fleurs fraîches, sur le marbre rose et blanc pâle, pâle, la vie murmure dans le jardin et on, il, nous, ne, ne, ne, savons, sait, savons, sait, est-il jour, est-il nuit, les oiseaux la nuit dorment, le réveil est plus tard ou tôt dans le jour, il y aura un matin, il y aura une nouvelle aube, les plumes tombent dans l’eau, les fleurs fraîches descendent sur le marbre rose et pâle, si loin, si loin le ciel est refermé de cette vie encore, il y a des oiseaux sur le marbre rose, sur la margelle, dans le pays des robes noires, la nuit les oiseaux dorment, les cœurs se livrent, tout rentre dans ce lointain d’un voyage si haut :

Andromède, Cassiopée, les Perséides, la vie retombée plume à plume sur le sol aux herbes vertes, les boules sur le vert, les fleurs absentes, trop présentes sur le cœur, dans la main, dans le regard si loin, si loin, y sont-ils, vieux amis, y sont-elles, fleurs coupées, y sont-ils les oiseaux délaissés sous les étoiles, sous le ciel noir et bleu profond, lavé et calme, la fleur tombe jetée sur le bord, au lointain, les jets d’eau parmi les marbres, sur le devant comme sous la terre cuite, le regard détendu, la main à la surface devant, bien loin, à plat, une plume après l’autre, les fleurs sont tombées, les oiseaux lorsque la nuit descend, tremblants tous, ils chantent, ils composent, ils effleurent la peau nue, le corps serré dans les feuilles, dans les fleurs, sous les branches, dans la lumière, les étoiles tintent, note d’or, le lointain coule, les yeux d’or, ils chantent, ils sont posés tranquilles, ils détendent le soir et les habitudes, ils sont posés, fleur de la nuit, pâleur de rêve, les ombres passent et oublient la robe des taureaux et la couleur du nom des étoiles.

18 Août 2010.

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