mardi 9 avril 2019

La pente vers le pont.




Au vide, suspendu, le terrible silence, il suinte. La raison et ses liens, la confiance, l’émotion, des figures envolées et perdues, sur le socle, sur la pierre elles s’en envolent et se distribuent : en éclats, les pierres brillent au soleil. Il faut prendre, il y a une décision, la route et le temps, pour avancer d’une confession à une prière.

Ils sont étendus sous le vent, ils se contrôlent, ils espèrent : le ruisseau les fleurs, les cailloux, les poissons, cela tourne dans la lumière, tout, les pas n’avancent plus. Ils sont arrêtés, ils sont en attente, il faut laver le front, poser au sol le tas, le fatras, le futile, tout est inaccessible, tout tourne, tout se noie, ils sont, au vent.



Ils baignent dans l’eau froide, ils sont pendus au son, le carillon, le carillon, on s’y accroche, on concentre le poids des choses, le temps fuit, il faut laver les offenses, offrir du temps gagné, offrir des doigts frémissants dans les cheveux, il y a dans cette pente, un parfum de bonheur évanoui, perdu, senti, retrouvé en morceaux.

Il apparait parfois, il se montre, disparait, tout est en fuite, le temps volé, les effusions, il y a trop de distance, trop d’inégalité, le froid, le sec et le trop chaud, le trop humide, la vie vole, le vent coule, il n’y a plus de cheveux mêlés, il y a des mains crispées, la chair est ferme, et fermement, le temps lit le carnage.




Une saison, une autre, les yeux pleurent : le vent soulève les branches et les feuilles, soulève le trop chaud et le trop humide, le trop sec, le si froid. Le temps avance, la saison coupe le mystère, du sec au froid, de la chaleur au partage, ils en sont prisonniers, ils en sont tordus, ils sont incapables, sans défenses aucune.





Les pierres brillent au soleil, les pauvres, les échevelés, couvrent la terre de reproche, il y a dans l’air le parfum du bonheur, le temps passé, les épaules plus basses, le ciel peut être plus pâle, la vérité dite, redite, il tourne et tourne et sans défense, s’enfonce plus loin encore, au temps, la raison folle, les nerfs épouvantés.






Il a une obligation, il faut remplir, remplir, ne jamais fatiguer, un panier après l’autre, une décision, une autre, le calme reviendra, l’oubli, l’oubli. Le bruit sur cette pente, sa hauteur tourne dans l’air, tout immense, tout affranchi, le poids, les paroles perdues et inutiles, la fierté, la fierté et tout est échevelé, dans le panier.





Et tout n’y arrive pas, il y a des erreurs, des folies, du carnage, il y a à dire, à faire, les pierres brillent au soleil, la mort consolera. Ils ont brûlé ils n’ont vu que du brûlé, du perdu, de l’invention abominable, des riens à en dire, des riens à en faire, le ciel immense est troué : les oiseaux passent, les enfants brillent, pierres.






Des pierres entre les doigts, ils sont posés et sans recours, les pierres brillent, la lumière use le roc, le sable, le sable, il y a une erreur, une erreur, le pied tourne, tourne à vide, sans précision, le sable entre les doigts, tout coule, et tout les noie, ils sont perdus dans l’herbe, dans le vent, au soleil un nuage pour l’autre.


D’un côté, des pierres, des nuages, du soleil, du vent, des enfants et ailleurs de la raison, de la confiance, du renouveau, de l’espoir, du bien, du mal, tout est mélange, il y a de cette confusion, du regard perdu au-delà des hauteurs, bien loin, sur le devant, en cercle, en cercle, sans cesse, un lente spirale sous les feuilles.






Sur l’herbe verte, on tourne, on tourne, on tournera encore, on reviendra, encore. Est il possible, la raison ignore, mais cherche et cherche la lumière partout présente et si lointaine, il y a sur cette pente parfois une odeur de bonheur absolu, de décisions fortes et nécessaires, il faut œuvrer, il faut œuvrer, le, se comprendre et se retenir.



Et le comprendre et le retenir, le temps, passé, envolé. Les enfants brillent de pierres sous le soleil, ils crient après les poissons ils crient et se calment, des pierres brûlantes aux doigts défaits, les paniers sont pleins, la mort s’éloigne, ô pente, un tas de plus, une évidence, un tas de plus, la pente, la lumière est toujours. Ici.6

16 Août 2010.

Partenaire : Maria Dolores Cano, ici et ici.

2 commentaires:

  1. Ici.
    les mots sont vie
    la mort s'éloigne
    dans la pente
    vers le pont
    ... là-bas ...
    où les herbes sont vertes.

    Là-bas
    tout est possible.

    Ici.
    Les mots sont beaux.
    Ici.
    Une source d'inspiration ... ... d'aspiration.

    Merci pour ces douze tableaux
    c'est très beau.

    RépondreSupprimer