mercredi 10 avril 2019

Ils sont.


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On force l’allure, on monte tout descend, les pierres une à une, la direction tout est composé, tout repose, le genre, la solitude, les plumes dans l’eau froide, le soleil passe, ils sont posés, ils sont heureux, ils sont à l’aise, loin des mots, loin de la raison, dans la chaleur, dans l’ornière, les plumes dans l’eau froide, tout coule et peut couler, tout se donne et brûlera, il en restera juste, un peu de justesse sur la cendre, des éclats et quelques sourires, tout tient dans la main, la fermeté, l’envol la décision, ils sont précis et obstinés de chair et d’eau, de la boue mêlée à l’air, à la lumière, du torrent perdu, d’une pierre qu’on jette, il faut passer, il faut forcer la joie et le repos, les rires, les rires, chante, chante, il faut avancer et compter les astres au ciel, la nuit est immense, le repli est certain, il faut composer, comprendre, déposer, ordonner, du plus au plus de l’émotion à l’anse du panier, il faut remplir et contenir pour inventer la lune et les étoiles et le doux, le doux il disait quoi, que disait-il, la vie composée immense, tendrement immanquablement généreuse, ils sont perdus sous les étoiles, ils comptent les éclats un pour un et le sommeil, le sommeil lourd et sensible et dans la nuit la voix qui dit je t’aime, je te veux et caresse et tendrement se pose, la tendresse est une brûlure, la décision est immuable, on tourne, on dort, où sont les réserves, la vie est-elle inépuisable et la fatigue est toujours là, faut-il vraiment dormir pour entendre le monde bouger et murmurer à son oreille, le geste est là même : toujours murmurer à l’oreille, je t’aime, je te veux, je te suis, suis-je toi, tu es sûr et immense et immensément grand et tendre et redoutable et languissant, en un flot, en un flot, pourtant les jets d’eau coulent et dansent.

Cette nuit, ce calme, ce repos et au matin le cœur ouvert penché comme un, comme un, il n’y a rien à en dire et la vie toute est là, comme un, comme un, ils se frottent et tout s’achève, il y a trop de sommeil et d’erreurs et des voix fortes elles murmurent : aime moi, aime moi, mieux, bien mieux, je t’attends, parais, parais, astre mon astre, pur et sous le masque, il dort, il est endormi et murmure je t’aime, aime-moi mieux, longtemps, plus longtemps, viens, reviens, repars et recommence. Il en faudra encore, il en faudra sûrement des nuits et des nuits sans lune avant des jours sans soleil, le calme pour le calme, le rien pour le rien, ne rien oublier et tout entendre endormi, je t’aime, aime-moi mieux, longtemps et pour longtemps, une éternité, un repos sur le dos, dans les draps, dans la nuit, le temps clair à la voix du sommeil, il fait nuit, il fait beau, aime-moi mieux, aime-moi longtemps, pour longtemps.

La tendresse est une brûlure.

16 Août 2010.





 

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