samedi 23 février 2019

Et qui tremble.

Ils avancent au passage, la rumeur flotte sur le recours, le sermon, les audaces, ils sont quinze, ils sont cent et tout arrive, le point est d’attendre, de voir, de croire, et espérer, espérer et recommander, un sourire, un œil, la grâce aux pieds posée, le service aux goélands, ils montent de la mer, rient-ils sous les nuages,

les bourdons noirs butinent et recommencent, ils livrent des batailles une à une, sur le dos des fleurs et des sourires, inutiles frissons, ils s’accrochent d’un nuage, les autres d’une émotion, le temps venu, ils se coulent sous les feuilles, ils disputent le bien au bien, la corolle, le sarment sec, ils bruissent et promènent et

déchantent au cœur du jour, au trop plein de bleu et de subtile clarté. La vie en évidence, le calme sur le dos, la chaleur aux oreilles et des chansons sous le figuier, ils sont dévorés d’herbes amères, ils ont franchi les deux ruisseaux, les pieds mouillés, le cœur à l’aise et ils respirent sous le ciel, ils avancent et foulent

l’herbe trop verte, le sol mouillé, ils se défont des vieilles romances, des cœurs fous, des pieds amusés, ils avancent d’un pas puis l’autre ils se calment et y vont deux par deux, sur le soleil, sur le chemin : ils fuient un peu d’inquiétude, ils ramassent des fruits bien secs déjà mangés, déjà raclés, ils se perdent dans la

surprise, ils se ramènent et ils y croient, le temps est beau, bien simple à dire, bien étendus sous le ciel clair, dans les coquilles amandes cuites, germes éclos et revenus de l’hiver, de la neige, de la tourmente, ils se souviennent et commentent, la vie va de l’avant, ils voient et ils ouvrent larges les bras, fermes

les cœurs, le collier au bout des doigts, ils explorent le temps qui passe, ils sourcent l’eau, ils recommencent, l’hiver est déjà fini, les abeilles noires se pressent, les fleurs blanches marquent le front, ils sont loin, ils sont longs, ils avancent, ils dispersent au vent les pétales, les paroles, la pluie oubliée, c’est

l’été, c’est l’automne et elles se donnent tout doucement chaque saison, le ciel est bleu immense, la pluie a perdu l’horizon. D’une branche l’autre, d’un sourire un sanglot, ils sont perdus dans les nuages, ils s’accrochent aux doigts sur la peau, ils cherchent et trouvent la source chaude, le renouveau, ils entament leur

vie en face, ils se refont, ils sont séduits, ils écoutent sous les rames du figuier éclos. Les abeilles noires donnent, ils enfantent du jour à deux, toujours par deux, collés aux lèvres, perdus dans le bleu, toujours bleu et forts et surprenants et ouverts, les nuages passent, ils noient leurs yeux dans un bouquet de fleurs

mûres et oubliées sur le devant, sur la pierre ils y étaient, ils ont enfoui sous la pierre, ils ont calés tous leurs secrets, ils serpentent sur le sol même, sur un refrain pour un sanglot, la pierre a tourné, de la berge ils se déplacent, ils ont chaud, le bord est bord, le mur est pierre, les doigts unis sont des paniers, les

fleurs blanches ruissellent, ils ne finiront rien encore, ils avancent, ils écoutent, ils donnent au soleil raison, ils suivent d’un œil, d’un doigts la courbe, les nuages montent, il veulent rentrer, ils vont pouvoir tourner une à une les branches, arracher les herbes amères, planter encore des fleurs de neige, encore

des rêves au feu, de l’indécision et du temps passé, perdu et revenu, récolté sur les pierre, d’un mur imparfait et qui tremble.

06 Avril 2010.

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