mardi 12 février 2019

Sur le pas.

On est sur le pas de la porte, on ne dit rien et d’autres s’envolent, ils parlent des fleurs de l’amandier et puis de la patrie, on court la campagne vers des maisons de bois, des maisons au dessus des prés et des oiseaux,

il faut encore dire, la vérité marche au travers, les éléments se comptent et on tend la main au soleil pour lire sur les doigts le jour qui fuit, la vie qui va et la terre au souliers et le cœur sur les reins, il est tendu au plus haut,

il est perché dans sa mémoire, il compte les rayons du soleil sur ses doigts et un autre bien loin parlait des fleurs de l’amandier, ici les herbes sèchent, les fleurs sont coupées et mâchées à la dent des animaux,

il reste au buisson des mûres bien trop cuites, des amandes amères, des erreurs sur le plat, des poisons lents et rouges, ils filent comme des serpents sur la terre. Sur le pas de la porte, au retour du voyage, les autres ont parlé

et on est obscurci, et on est blanchi sous l’orage sec et lointain, il ne vient pas, il ne chante pas les oiseaux, il ne chante pas la nature, il se perd en lui-même et ouvre en continu les vannes du passé, le présent est obscur,

le futur ne vient pas, il est pris de frissons et claque des dents sur le sol séché et bien trop, bien trop chaud, il est à l’abandon, il est perdu et cherche un fil à tirer, une moisson à connaître, un fil de plomb à tirer

pour cerner la réalité même, le calme, la grandeur, les horizons chargés de malheur et d’azur, il est tout mélangé et il compte quand même les rayons du soleil sur ses doigts, entre les doigts, sur les ongles,

il griffe sa tête et boit la couleur même, le frisson des chaleurs, les fleurs sèches au sol, il se reconnaît dans l’incertitude, il est blanchi encore au ciel qui passe, sous les nuages agrandis sur le sol de poussière, il va,

il vient, il se perd et il trouve à chaque pas une question, à chaque soupir un sanglot, un abandon, la force est insolente, il construit une case, il cherche un sablier, il oublie le temps et il compte aux doigts secs l’azur et les saisons.

On est oublié sur le pas, la porte est entrouverte, les fleurs d’amandier volent au ciel du printemps perdu, les mûres sont trop cuites et acides et sans grâce, la poussière a fuit sur le talus, il perce des secrets et n’en dit mot à l’âme,

il cherche des raisons et trouve des façons, il remplit son sac et il se charge encore d’un fardeau, d’une suite d’histoires de perdus sur les routes passantes, il ne voit ni un, ni une et il déraisonne loin du monde et du bruit,

il pousse sans savoir sa pierre sur la route, il cherche et trouve, poussière et oubli, il a brûlé les fleurs, il a perdu la suite, il se reconnaît dans son incertitude même. Les grands maux, les solutions, la suite, reviendront

il fermera sur lui les chemins sans raison, il finira toujours la route et le pardon, il est venu tout seul, il a oublié les autres et le reste et un peuple est trouvé dans les fleurs d’amandier et la suite est tenue et le sentier le cherche,

il charge sur son cœur les cailloux et les pleurs et il oublie surtout le sens de toute chose, la mesure est au rythme de son cœur, il balance un pied puis l’autre et recommence et au pas de la porte,

au départ du sentier, il charge ses épaules de pierres sans raisons, pour élever la case, elle le soutiendra, il y sera joyeux, il portera aussi un peuple sur sa rive, car si tombent les mots, tombera sa raison.

19 Août 2009.

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