dimanche 10 février 2019

Retour d'un été.

Le chagrin par la main et la joie dans le cœur, il chante et se repend. Il frotte son âme à une ride du ciel. La brise le repeint des couleurs de l’aurore. Il chante et se souvient le bonheur sur le sable. Il est seul et il doute. Il parle du bonheur, il parle de la vie sur l’eau et sur la terre. Il vit de poésie et du beau de la vie. Il écoute cette voix du poète qui dit : "qui parle de bonheur a souvent les yeux triste".

Il chante son refrain sur la peau de la main. Il recule et s’ébroue et gratte la boue sèche du bout de son sabot. Il peigne sa crinière et effile son crin avec les doigts du ciel. Il parle avec le vent de choses singulières qui se perdent dans l’eau, là-bas où le soleil s’émiette sur la mer. Il souffle et il rit, et mâche un grain de rêve qu’il a entre les dents.

Il sublime l’instant, les cailloux du chemin. Dans sa main un galet se refait un visage. La saveur reprend forme, il la presse dans ses doigts, il en extrait son jus et le dissout dans l’air, il coule sur son front comme une larme de sel sur l’horizon en fleur. Les oiseaux sont lascifs et se tordent le cou dans des châteaux de sable.

Il marche, marche sans répit, exalté par ce qu’il voit, par ce qu’il fait, sans soucis d’où le conduit sa flânerie. 
 
Maria Dolores Cano, 10 février 2019 à 12:23

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