lundi 4 février 2019

Il abandonne la mort.

J’ai fabriqué les jours de malheur, je connais une peine extrême, d’où vient-il ce sentiment si tendre, cet abandon, sur l’avenir tout est à faire, et tout sera fait, il est en marche.

Les jours de peine et de malheur, il est posé au bord du toit, il attend un abandon, il est à sac, en construction, il a perdu le chemin, il est enfoui au clair du temps, sur la peau, sur l’écorce, il se fige et emprisonne le fier désir, la bouche grande,

il est en passe et en repos, et frémit dans l’espace, il est à éprouver, pour le repos, pour le pardon, pour effeuiller le temps passé, pour reprendre du souvenir, il est posé au jardin, il est recueilli au coin de sa table, le bouillon noir sur l’horizon,

le trouble extrême dans la poche, il se touche et il appelle, les erreurs à effacer, les hommes à ignorer, il se repose et interpelle, en finir et tout oublier et refondre d’une cloche l’autre, un regard sombre, un regard tendre sur le souvenir sur l’avenir,

le temps passé, il est touchant et désolé et posé au jardin dans l’ombre, regard calme, souffle égal, il est posé, il murmure, il caresse sa main, le pied, il est tranquille, d’où vient ce sentiment si tendre, juste avant le déchirement, avant le trouble,

et la bataille, il est au repos, il attend, il est sur l’histoire même, il est sur tout et en attente, il se déplace lentement, un sentiment si tendre, une émouvante volupté, juste, avant l’abandon, avant le temps troublé des orages, il compte sur l’étendue,

en vagues longues, il est perdu dans l’oubli, il calme et compte sur tout, tout étendu, tout déployé, tout vibrant et tout en attente, le calme, le repos juste avant le frisson ardent. Il a fabriqué ces jours de malheur, il faut composer un autre âge,

et surprendre l’endormi sur le sable chaud, il faut couler loin et respirer du fond du temps, le parfum fort, bouche ouverte, que l’eau les noie ces effleurements, il est suspendu dans la plainte, il est perdu sur le dos, il effleure la volonté, il avance,

il attend et tout passe, tout reviendra sans y penser, le sentiment tendre et pénétrant, il se construit, il abandonne, l’abandon même, le jour pesant, plus un jour pesant, il abandonne la mort, les charbons noirs au fond du puits, les pierres au pied,

elles mordent la peau et le bruit, crépitent sur le sol même. Il est perdu, abandonné bien loin, avant de commencer, il cherche une raison, un pli, une évidence, il faut battre et déplacer sur le jeu les cailloux blanc et noirs, il est à construire,

il refuse, il est sur la ligne et attend, il est réfléchi et posé. Avant le temps, la bataille, l’ennui et le jour même, un jour, un jour, un autre encore, il avance, il décide, bouche ouverte, il avance, il est au talus, bâtisseur d’âmes, de ponts et d’ondes.

Je suis caché dans la pénombre, retiré dans le clos, en attente et tendu.

05 Août 2009.

1 commentaire:

  1. Le malheur est une mauvaise herbe dont il faut extraire la racine avant qu’elle ne se propage dans les cœurs. Essuyer les sanglots et d’un revers de la main ramasser les miettes du temps passé et les jeter en vrac dans le jardin du souvenir. Là, où les larmes sont bues par la terre meuble des anciens, cette terre au parfum fort d’humus et d’os pilé, cette terre aimante et amante fidèle qui ouvre son sœur et ses bras à l’homme pour un repos éternel.

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